UNIVERSITÉ
Organisation capable de devenir florissante si elle parvient à devenir assez autonome. Elle continuera à dispenser des enseignements supérieurs, contrôlera l'enseignement secondaire qui lui fournira toujours une clientèle sélectionnée, mais aussi et surtout produira et vendra des services de toute nature : éducation permanente, innovation, création d'entreprises* de haute technologie, édition de journaux, gestion de brevets*.
Quelques grandes universités réussiront d'autant mieux qu'elles auront su établir, imposer et valoriser des marques* mondiales. Elles produiront alors chaque année plus de richesses que certains pays. Déjà, avec les entreprises créées dans son orbite, le MIT (Massachusetts Institute of Technology) produit plus que le Danemark, vingt-quatrième puissance mondiale.
UTOPIE
Dessein pour le meilleur et pour le pire.
Le meilleur serait de voir les particularités tribales se métisser, la fraternité* éliminer la pauvreté*, les valeurs communautaires* l'emporter sur l'individualisme*, la démocratie* sans frontières sur le nationalisme*, la multiallégeance* sur la xénophobie*, la sincérité* avant l'exclusivité, la vie multiple sur la monogamie. Cela permettrait de vivre le temps au lieu de le stocker, de créer avant de dépenser, de faire passer la différence avant la dominance, le sens avant le prix, la tolérance* avant la ségrégation, l'écoute avant le regard, la révolte* contre l'absurde de la vie avant la conjuration dérisoire de la mort* par des objets*.
Le pire serait de vouloir imposer une utopie*, quelle qu'elle soit, en tant que modèle social réaliste et de vouloir le faire fonctionner concrètement, de gré ou de force, tout en faisant abstraction des résultats de ses premières applications. Par exemple, une Fraternité* imposée serait le pire cauchemar.