To the States of Zealand
MESSIEURS.
J’ay receu la lettre de vos Seigneuries escripte à Middelbourgh le 24 de ce mois sur les arrieraiges des trois compaignies de mon Regiment ayant esté en garnison en ceste ville, laquelle j’ay communicqué avecq l’ung des capitaines y mentionez, par qui j’entends que tous les trois capitaines ont payé, avant que sortir de ceste ville, les debtes pour lesquelles ilz avoient respondu, assçavoir la louage des chambres de leurs soldats, soustenant que pour les aultres debtes ilz ne sont aulcunement tenuz en leur particulier, comme n’ayant pas tant seullement point responduz pour icelles, mais au son de la cloche insinué aux bourgeois, qu’ilz auroient garde de donner aulcung crédit aux soldats sinon pour ledit louage des chambres, leurs services et petite bière, présentant néantmoings ledit capitaine tant en son nom que pour les aultres, de faire payer toutes les debtes, qui seront trouvées legittimes, moiennant que voz Seigneuries leurs fâchiez remboursser les arriéraiges de trois ans et demi, pour lesquelles ilz ont sollicité par l’espace de huict mois et davantaige, à ce que j’entends. Et certes me semble soubz correction ceste présentation estre très équitable, comme au contraire l’arrest, que l’on vouldroit faire sur leurs gaiges présentes à ladvenant desdits debtes ne me semble aulcunement fondé en droict, dont aussy je me trouverroy en mon particulier fort intéressé autant que pour les vielles debtes je me trouveroy privé de lunicque moien pour pouvoir faire entretenir bonne discipline militaire entre mes compagnies. Parce Messieurs, advisez par ecsemble, je vous supplie, à ce que lesdits capitaines puyssent estre payez de leurs arriéraiges, affin qu’ilz ayent moien de pouvoir faire remboursser aux créditeurs de leurs compaignies leurs debtes légittimes. Et surce me recommandant bien humblement à vos bonnes graces, je prie Dieu, Messieurs, vous maintenir en sa saincte et digne garde. De Flissinges le 25 d’Aprvil 1586, stilo novo. [15 April. O. S.]
Vostre très humble et affectionné pour vous faire service.
Ph. Sidney A Messeigneurs M[essieur]s les Estatz du Conte de Zelande