Les régimes alimentaires particuliers

Je suis végétarien, mon enfant peut-il manger comme moi ?

Pour des raisons éthiques, afin d’éviter les souffrances animales, ou écologiques, parce que l’industrie de la viande est une des principales responsables des rejets de gaz à effet de serre, ou simplement par goût, parce que vous n’aimez pas vraiment la viande, vous avez complètement supprimé celle-ci de votre alimentation. Peut-être est-ce aussi le cas d’autres produits animaux tels que les œufs, le poisson et les produits laitiers. On parle dans ce dernier cas de régime végétalien ou vegan (sans aucun produit animal), différent du régime végétarien qui supprime la viande et le poisson uniquement.

Une autre mode assez récente est apparue, le flexitarisme, qui consiste à fortement diminuer sa consommation de viande mais en acceptant d’en manger à l’occasion.

Quel que soit votre choix, quand vous supprimez un pan important d’aliments de votre quotidien, il vous faut être très vigilant sur l’équilibre de vos repas pour apporter à votre corps tous les nutriments dont il a besoin. Et les besoins des enfants étant différents des vôtres, il vous faudra faire doublement attention.

Plusieurs points sont sensibles chez une personne végétarienne.

Tout d’abord les protéines. Vous savez que vous devez organiser l’équilibre de vos repas en vue d’une qualité optimale des protéines, c’est-à-dire en apportant tous les acides aminés essentiels, les huit que le corps ne sait pas fabriquer et qui sont donc apportés par l’alimentation. Dans la viande, le poisson et les œufs vous trouvez ces huit acides aminés en même temps. En revanche, dans les végétaux, il en manque toujours un. L’astuce d’un régime végétarien bien équilibré consiste à associer des végétaux qui ne manquent pas du même acide aminé essentiel dans un même repas. Vous allez donc associer des légumes avec des céréales et des légumineuses, ou des céréales avec des graines oléagineuses, ou encore des céréales avec des algues, ou bien des légumineuses avec du soja.

D’autres éléments sont à surveiller pour être sûr que votre enfant ne manque de rien. Il s’agit du fer et de la vitamine B12.

Le fer est un minéral qui est très important pendant la croissance. Il intervient entre autres dans la constitution de l’hémoglobine qui transporte l’oxygène dans le corps. Les végétaux riches en fer sont les céréales complètes, les lentilles, les pois chiches, le germe de blé, les haricots blancs, les abricots secs, les amandes, les flocons d’avoine et le persil.

Quant à la vitamine B12, on la trouve dans la viande mais aussi dans les produits laitiers. Si votre enfant en consomme, pas de risque. Sinon, il faut lui donner un complément alimentaire de vitamine B12 (parlez-en à votre médecin).

Une étude réalisée en 2005 sur 390 personnes végétariennes depuis l’enfance ne montre aucune différence de croissance avec celles qui sont devenues végétariennes vers l’âge de 20 ans.

En ce qui concerne le régime végétalien, il faut être tout particulièrement vigilant à la vitamine B12, car elle ne se trouve que dans les produits animaux. Un apport supplémentaire est alors nécessaire

Manger sans gluten

Il y a quelques années, seuls quelques initiés connaissaient ce mot ainsi que le terme « sans gluten ». Aujourd’hui, tout le monde a entendu parler du sans-gluten. De plus en plus de boulangers proposent du pain sans gluten, il s’ouvre des restaurants sans gluten et les grandes surfaces ont même leur rayon « sans gluten ».

Le gluten est une protéine que l’on retrouve dans le seigle, l’avoine, le blé et l’orge. Sa présence donne de l’élasticité et du volume aux aliments qui en contiennent, qualités qui intéressent beaucoup les boulangers (c’est grâce au gluten que le pain monte et que la mie s’aère).

La maladie cœliaque, qui concerne environ 500 000 personnes en France, est une intolérance au gluten. Les personnes touchées ne peuvent jamais manger la moindre quantité de gluten sous peine de voir apparaître des symptômes digestifs très violents.

De nombreuses études ont montré que le gluten peut entraîner une inflammation de l’intestin avec des répercussions sur l’ensemble de notre corps (digestives mais aussi des migraines, des problèmes ORL, de l’eczéma, des douleurs articulaires, une fatigue chronique). On parle alors de sensibilité au gluten et la réduction du gluten améliore les symptômes.

Aujourd’hui le gluten est ajouté dans de nombreuses préparations industrielles, et les farines de blé contiennent aussi des teneurs en gluten variables en fonction de l’usage qui va en être fait ; nous consommons donc sans le savoir de grandes quantités de gluten ! Être attentifs pour diminuer notre consommation est bénéfique à long terme pour tous et entraînera un mieux-être très rapide si vous souffrez de sensibilité à cette protéine.

Proposer à votre enfant de manger sans gluten ne pose aucun problème de santé, et je pense que c’est même mieux pour lui de ne pas trop lui en donner.

Mais pour que cette approche soit bénéfique pour sa santé, il est important de ne pas chercher des aliments de remplacement industriels car ils contiennent des ingrédients (additifs chimiques essentiellement) dont votre enfant n’a pas besoin et qui feront autant de mal que le gluten. Le goût se développant surtout pendant l’enfance, vous pouvez en profiter pour lui apprendre à manger de nouveaux aliments, naturels et peu ou pas transformés :

Si votre enfant en prend l’habitude, il préfèrera ces aliments.