15 mars 2003.

Inspecteur Arjona, Division Faits de Société, Section Villes et Banlieues, à M. le Ministre de la Police, sous couvert de M. Bogdan, Directeur Central des Renseignements Généraux, et de M. Pronto, Directeur Régional des Renseignements Généraux.

Le soussigné informe ses supérieurs qu’il souffre d’une asthénie intense probablement corrélée à une intoxication haschichique, laquelle l’oblige à garder le lit quasiment toute la journée.

Mais, contrairement aux apparences, la position horizontale (en contradiction flagrante avec l’éthique toute perpendiculaire du policier) lui permet de superviser la situation bien plus efficacement que s’il opérait à la verticale. Car tous les délinquants viennent à lui, comme appelés, et jetés de tout leur long sur le lit où il gît, se livrent, sans qu’il les y en prie, à la confidence de leurs crimes.

Le soussigné infère logiquement de cette observation :

1 – que l’épineuse question des moyens exercés par la police pour obtenir des aveux spontanés (laquelle fit l’objet de nombreuses polémiques) doit être entièrement réétudiée tant dans son fond que dans sa forme.

2 – que le lit appelant les confidences, il serait judicieux d’en équiper quelques commissariats à titre expérimental.

Bien respectueusement.



A. A.