22

Encore plus tard ce soir-là, et même, pour être précis, le jour d’après, mais tout juste

La maison était silencieuse lorsque Sarah emprunta les couloirs obscurs sur la pointe des pieds. Elle n’avait pas grandi à Whipple Hill, cependant, si elle additionnait toutes ses visites, elle avait dû y passer plus d’un an.

Il ne serait pas exagéré de dire qu’elle connaissait Whipple Hill comme sa poche.

On ne connaissait jamais mieux une maison que lorsqu’on l’avait explorée enfant. Grâce aux parties de cache-cache, il n’y avait pas un cagibi, pas un escalier de service dont elle ignorât l’existence. Plus important lorsque, quelques jours plus tôt, quelqu’un lui avait dit que l’on avait attribué à lord Hugh Prentice la chambre verte dans l’aile nord, elle avait su de quelle pièce il s’agissait. Et le chemin le plus court pour s’y rendre.

Lorsque Hugh avait quitté sa chambre cinq petites minutes avant le retour d’Honoria, Sarah avait cru qu’elle allait plonger dans un sommeil paresseux. Elle n’était pas sûre de savoir ce que Hugh lui avait fait mais, après son départ, elle s’était découverte incapable de lever ne serait-ce que le petit doigt. Elle se sentait… comblée, rassasiée.

Pourtant, en dépit de ce bien-être physique, elle ne s’endormit pas. Peut-être parce qu’elle s’était reposée un peu plus tôt, ou parce que son cerveau bouillonnait – après tout, elle avait beaucoup à penser. Toujours est-il que lorsque la pendule, sur le manteau de la cheminée, marqua 1 heure du matin, elle fut obligée d’admettre qu’elle ne dormirait pas cette nuit-là.

Cette constatation aurait dû l’agacer car elle avait besoin de son compte de sommeil, et elle ne voulait pas être grincheuse au petit déjeuner. Mais au lieu de se lamenter, elle se surprit à penser que cette insomnie était un cadeau ou, du moins, qu’elle devait la considérer comme tel.

Et un cadeau, cela ne se refusait pas.

C’est la raison pour laquelle, neuf minutes plus tard, elle refermait la main sur la poignée de la chambre verte, aile nord. Après l’avoir abaissée avec précaution, elle poussa doucement la porte.

Tout aussi doucement, elle la referma derrière elle, tourna la clé dans la serrure, puis s’avança à petits pas vers le lit. Un mince rayon de lune tombant en oblique sur le tapis lui fournissait juste assez de clarté pour qu’elle distingue la silhouette de Hugh endormi.

Elle sourit. Le lit n’était pas très grand, mais suffisamment tout de même.

Comme Hugh se trouvait du côté droit, elle contourna le lit et, après avoir pris une profonde inspiration pour se donner du courage, elle se glissa entre les draps.

Lentement, elle se rapprocha de lui jusqu’à sentir la chaleur qui émanait de son corps. Puis elle posa une main légère sur son dos, enchantée de découvrir qu’il était nu.

Hugh se réveilla en sursaut, en émettant une espèce de ronflement si drôle que Sarah ne put retenir un gloussement.

— Sarah ? fit-il en se tournant vers elle.

Elle eut un sourire aguicheur, consciente cependant que, dans la pénombre, il ne le voyait pas.

— Bonsoir, Hugh.

— Que fais-tu là ? demanda-t-il d’une voix ensommeillée.

— Tu te plains ?

Il y eut un silence. Puis, de la même voix enrouée que dans l’après-midi, il murmura :

— Non.

— Tu me manquais, chuchota-t-elle.

— Apparemment.

Même si elle avait perçu son sourire dans sa voix, elle lui planta l’index dans la poitrine.

— Tu es censé répliquer que moi aussi, je t’ai manqué.

Il l’enlaça et, les mains refermées sur ses fesses, l’attira sur lui.

— Tu m’as manqué, toi aussi.

Elle effleura ses lèvres d’un baiser.

— Je vais t’épouser, dit-elle avec un sourire qui, elle le savait, devait être béat.

Sans la lâcher, il roula sur le côté afin qu’ils se retrouvent face à face.

— Je vais t’épouser, répéta Sarah. J’aime bien dire cela, vraiment.

— Je pourrais t’écouter toute la journée.

— Mais le fait est que…

La tête posée sur son bras, Sarah tendit la jambe et fit remonter lentement le bout de son pied le long de celle de Hugh.

Laquelle, constata-t-elle avec ravissement, était également nue.

— … que je semble avoir du mal à conserver la rectitude morale qu’on attend d’une jeune fille de ma condition.

— Un choix de mots intéressant, vu ta présente incursion dans mon lit.

— Comme je le disais, je vais t’épouser.

Hugh posa la main sur sa hanche, et Sarah sentit sa chemise de nuit glisser le long de sa jambe tandis qu’il tirait sur le tissu.

— Nous aurons de courtes fiançailles, murmura-t-elle.

— Très courtes, acquiesça-t-il.

— Si courtes, en vérité, que…

Elle tressaillit : il avait remonté sa chemise de nuit jusqu’à la taille et caressait à présent ses fesses nues.

— Tu disais ? murmura-t-il, tandis que l’un de ses doigts s’égarait vers ce creux intime qui avait donné tant de plaisir à Sarah l’après-midi même.

— Juste que… peut-être…

Sarah essaya de respirer, mais les sensations exquises qui la parcouraient semblaient lui en ôter la capacité.

— … ce ne serait pas vraiment scandaleux si nous prenions un peu d’avance.

— Oh, ce sera scandaleux ! assura Hugh en l’enlaçant plus étroitement. Ce sera très scandaleux.

— Tu es terrible !

— Puis-je te rappeler que c’est toi qui t’es glissée dans mon lit ?

— Puis-je te rappeler que c’est toi qui as fait de moi un monstre ?

— Un monstre, vraiment ?

— Façon de parler. Je ne savais pas, ajouta Sarah après avoir déposé un baiser au coin de sa bouche, que je pouvais éprouver cela.

— Moi non plus, reconnut-il.

Sarah se figea, perplexe.

— Hugh… Ce n’est pas… ta première fois ?

Il sourit tout en l’allongeant sur le lit.

— Non, mais cela pourrait tout aussi bien l’être. Avec toi, c’est complètement nouveau.

Comme pour appuyer cette déclaration, que Sarah savourait pleinement, il l’embrassa avec fougue.

— Je t’aime, chuchota-t-il contre sa bouche. Je t’aime tant !

Sarah aurait voulu répondre à sa flamme et lui murmurer son amour, mais sa chemise de nuit semblait s’être envolée et, à l’instant où leurs corps nus se touchèrent, ses pensées volèrent en éclats.

— Tu sens combien je te désire ? demanda-t-il alors que ses lèvres remontaient vers sa tempe.

Il appuya plus fermement son bassin contre celui de Sarah, et elle sentit la pression de son érection contre son ventre.

— Toutes les nuits, poursuivit-il d’une voix rauque, toutes les nuits, je rêve de toi. Et chaque fois, je suis dans cet état, sans espoir de remède. Mais ce soir… ce sera différent.

— Oui, soupira-t-elle en creusant les reins.

Il referma la main sur un de ses seins, le caressa, puis… Sarah faillit tomber du lit lorsque, inclinant la tête, il en aspira la pointe durcie entre ses lèvres.

— Oh… mais… mais… balbutia-t-elle, les doigts crispés sur le drap.

Elle n’avait jamais accordé beaucoup d’attention à cette partie de son corps. Sa poitrine était jolie dans une robe décolletée, et on l’avait avertie que les hommes n’étaient pas insensibles à ce détail, mais personne ne lui avait dit que ses seins pouvaient lui procurer un tel plaisir.

— Je me doutais que tu aimerais cela, avoua Hugh avec un sourire satisfait.

— Pourquoi est-ce que je le ressens… partout ?

— Partout ? murmura-t-il, avant de glisser les doigts entre ses cuisses. Ou là ?

— Partout, haleta-t-elle. Mais surtout là.

— Je ne suis pas vraiment sûr, dit-il d’un ton espiègle. Il va falloir que nous approfondissions la question, tu ne crois pas ?

— Attends !

Il haussa un sourcil interrogateur.

— Je voudrais te toucher, expliqua-t-elle timidement.

Elle sut à quel instant il comprit ce qu’elle voulait dire.

— Sarah, ce n’est peut-être pas une bonne idée.

— S’il te plaît…

Après avoir pris une inspiration tremblante, il referma sa main sur la sienne et la guida le long de son torse. Les yeux rivés à son visage éclairé par la lune, elle caressa son abdomen, son ventre… Il avait une expression presque douloureuse, et finit par fermer les yeux. Et quand les doigts de Sarah effleurèrent la peau lisse, tendue, de son sexe, il laissa échapper un gémissement, le souffle soudain court.

— Je te fais mal ? s’inquiéta-t-elle.

Ce n’était pas du tout ce à quoi elle s’attendait. Elle savait, certes, ce qui se passait entre un homme et une femme. Certaines parmi ses nombreuses cousines plus âgées ne se montraient pas des plus pudiques. Sarah ne pensait toutefois pas que la virilité de Hugh serait aussi… solide. Sa peau était d’une douceur de velours, mais dessous…

Elle enroula la main autour de son sexe, si concentrée sur son exploration qu’elle nota à peine la brève inspiration qui secoua le corps de Hugh.

Seigneur, il était dur comme la pierre.

— C’est toujours ainsi ? demanda-t-elle.

Cela ne devait pas être confortable. Comment les hommes pouvaient-ils porter des pantalons ?

— Non, répondit Hugh d’une voix rauque. Ça… change. Avec le désir.

La curiosité de Sarah n’était pas vraiment assouvie, ce qui ne l’empêcha pas de continuer à le caresser. Jusqu’à ce que Hugh lui saisisse la main et l’écarte.

Lui avait-elle déplu d’une manière ou d’une autre ?

— C’est trop, balbutia-t-il. Je ne vais pas pouvoir attendre…

— Alors n’attends pas, murmura-t-elle.

Avec un long frémissement de tout le corps, Hugh s’empara de ses lèvres. Ses gestes se firent plus passionnés, plus impérieux, et elle ne put retenir un cri étouffé lorsqu’il lui écarta les cuisses.

— Je ne peux plus… Je t’en supplie, dis-moi que tu es prête, haleta-t-il.

— Je… je crois.

Elle avait en effet conscience d’aspirer à quelque chose. Lorsque Hugh avait glissé un doigt en elle, dans l’après-midi, la sensation avait été des plus extraordinaires. Mais son sexe était tellement plus gros !

Il insinua la main entre leurs corps et la toucha à cet endroit-là, quoique sans la pénétrer cette fois.

— Tu es toute humide… dit-il dans un souffle, avant de se hisser au-dessus d’elle. Je vais essayer d’être doux.

Son sexe avait remplacé ses doigts, et Sarah en éprouva la poussée lente mais continue.

Quand celle-ci se fit plus profonde, elle se raidit. C’était douloureux. Pas insupportablement douloureux, quoique suffisamment pour tempérer le feu qui brûlait en elle.

— Ça va ? demanda Hugh d’une voix anxieuse.

Elle hocha la tête.

— Ne mens pas, insista-t-il

— Ça va presque, dit-elle avec un sourire contraint. Honnêtement.

Il commença à se retirer.

— Nous n’aurions pas dû…

— Non ! s’écria-t-elle en l’entourant de ses bras. Continue. Tout le monde dit que cela fait mal la première fois, la rassura-t-elle.

— Tout le monde ? répéta-t-il, l’air amusé. Avec qui en as-tu parlé ?

Sarah ne put retenir un petit rire nerveux.

— J’ai beaucoup de cousines. Non, pas avec Honoria, se hâta-t-elle de préciser, devinant sa pensée. Les plus âgées sont souvent bavardes. Très bavardes.

Hugh s’appuya sur les avant-bras pour ne pas l’écraser de son poids. Il ne dit pas un mot. À en juger par son expression concentrée, Sarah devina qu’il en était incapable.

— Mais ensuite, c’est mieux, reprit-elle à voix basse. C’est ce qu’elles disent. Si on a un mari gentil, c’est beaucoup mieux.

— Je ne suis pas ton mari, lui rappela-t-il d’une voix enrouée.

Plongeant les doigts dans ses cheveux en bataille, elle attira son visage vers le sien.

— Tu le seras, chuchota-t-elle.

S’il avait eu l’intention d’arrêter, celle-ci fut apparemment balayée tandis qu’il capturait sa bouche avec avidité. Il commença à se mouvoir, lentement mais délibérément, jusqu’à ce que, sans que Sarah sache comment, leurs hanches se touchent. Il était entièrement en elle.

— Je t’aime, dit-elle, avant qu’il ait le temps de lui demander si elle souffrait.

Elle ne voulait plus de questions, juste s’abandonner à la passion.

Ses coups de reins se firent plus rythmés, plus rapides aussi, les menant tous deux au bord du précipice. Puis, dans un moment d’une beauté aveuglante, Sarah frémit et ses muscles intimes se resserrèrent autour de lui.

Le visage au creux de son cou pour étouffer un cri, Hugh s’enfonça une dernière fois en elle avant de répandre sa semence.

Leurs souffles haletants se répondaient dans le silence de la chambre. Ils se firent plus réguliers, et ils s’endormirent.

 

 

Hugh se réveilla le premier. Une fois assuré qu’il restait encore quelques heures avant l’aube, il s’offrit le luxe tout simple de rester allongé sur le flanc pour contempler Sarah. Après quelques minutes, cependant, il ne lui fut plus possible d’ignorer la crampe qui lui torturait la jambe. Cela faisait un certain temps qu’il n’avait pas soumis ses muscles à ce genre d’exercice, et si la pratique s’était révélée délicieuse, les suites l’étaient moins.

Avec précaution pour ne pas réveiller Sarah, il se redressa en position assise et tendit sa jambe blessée devant lui. Grimaçant de douleur, il entreprit de pétrir le muscle durci. Ce geste, il l’avait effectué à d’innombrables reprises. Il savait comment repérer un nœud dans sa chair et le travailler du pouce jusqu’à ce que le muscle cède et se détende. La douleur était atroce et cependant, curieusement, bienfaisante.

Il commença avec les doigts, et continua avec la paume, traçant de grands cercles, suivis de massages appuyés.

— Hugh ? murmura Sarah.

Il tourna la tête et lui sourit.

— Tout va bien, la rassura-t-il. Tu peux te rendormir.

— Mais…

Elle bâilla sans achever sa phrase.

— L’aube est encore loin.

Il s’inclina pour déposer un baiser sur son front, puis recommença à se masser la cuisse.

— Qu’est-ce que tu fais ? demanda-t-elle.

Réprimant un nouveau bâillement, elle se redressa légèrement.

— Ce n’est rien.

— Ta jambe te fait mal ?

— Juste un peu, mentit-il. Mais cela va déjà beaucoup mieux.

Ce qui n’était pas un mensonge, en revanche. Il se sentait presque assez bien pour envisager une répétition de l’exercice coupable.

— Je peux essayer ?

Hugh la dévisagea, surpris. Il ne lui était jamais venu à l’esprit qu’elle pourrait souhaiter s’occuper ainsi de lui. Sa jambe n’était pas belle à voir. Entre la fracture, la balle et le peu de précautions prises par le médecin pour extraire celle-ci, la peau de sa cuisse était boursouflée, striée de cicatrices, et trop tendue sur un muscle qui n’avait plus sa forme harmonieuse originelle.

— Peut-être que je pourrais t’aider, reprit-elle d’une voix douce.

Il ouvrit la bouche, mais aucun mot ne franchit ses lèvres. Ses mains recouvraient les plus laides de ses cicatrices, et il lui paraissait inenvisageable de les soulever.

Dans la pénombre de la chambre, il savait que Sarah ne verrait pas sa chair déchiquetée, du moins pas distinctement. Il n’empêche que ses cicatrices étaient affreuses, et qu’elles ne cessaient de lui rappeler l’erreur la plus impardonnable de son existence.

— Dis-moi ce que je dois faire, dit-elle en posant sa main à côté de la sienne.

Avec un hochement de tête incertain, Hugh guida sa main vers le nœud le plus récalcitrant.

Elle appuya, mais la pression exercée était loin d’être suffisante.

— Comme cela ?

— Plutôt comme ceci, dit-il en pesant sur sa main.

Se mordant la lèvre inférieure, elle essaya de nouveau et, cette fois, atteignit ce point effroyable au plus profond du muscle. Il laissa échapper un grognement et elle relâcha aussitôt la pression.

— Est-ce que je t’ai…

— Non, cela fait du bien.

Après lui avoir jeté un regard hésitant, elle se remit à la tâche, s’arrêtant de temps à autre pour étirer ses doigts.

— Quelquefois, j’utilise mon coude, dit-il, non sans éprouver une certaine gêne à révéler ce détail.

Elle l’observa avec curiosité puis, avec un léger haussement d’épaules, elle fit comme il le suggérait.

— Mmm, soupira-t-il en se laissant retomber contre les oreillers.

Pourquoi était-ce tellement mieux lorsque quelqu’un d’autre prodiguait ces soins ?

— J’ai une idée, dit Sarah. Couche-toi sur le côté opposé à la jambe blessée.

Hugh ne pensait pas être capable de bouger. Il réussit à lever la main, l’espace d’une seconde seulement. Avec un gloussement, Sarah le poussa de manière à lui faire effectuer un quart de tour.

— Tu devrais l’étirer, conseilla-t-elle.

Tout en lui maintenant le genou, elle lui plia très doucement la jambe, rapprochant son talon de ses fesses.

— Ça va ?

Il hocha la tête, même s’il tremblait de douleur. Il sentait que cette douleur était utile. Quelque chose se détendait dans sa chair et, lorsqu’il fut de nouveau sur le dos et que Sarah recommença à le masser, il eut la sensation étrange qu’un élément furieux en lui s’échappait par sa peau et cessait de peser sur son âme. Des spasmes lui parcouraient la jambe, mais il avait le cœur plus léger, et pour la première fois depuis des années, un monde riche de possibilités semblait s’ouvrir devant lui.

— Je t’aime, murmura-t-il.

Il se fit la réflexion que cela faisait cinq fois qu’il le lui disait. Cinq fois… Et c’était loin d’être suffisant.

— Et je t’aime, répliqua-t-elle en se penchant pour lui embrasser la jambe.

Hugh porta la main à son visage. Il était mouillé. Il ne s’était pas aperçu qu’il pleurait.

— Je t’aime, répéta-t-il.

Six.

— Je t’aime.

Sept.

Comme elle levait la tête avec un sourire perplexe, il lui toucha le nez de l’index.

— Je t’aime.

— À quoi joues-tu ?

— Huit.

— Pardon ?

— Cela fait huit fois que je le dis. Je t’aime.

— Tu comptes ?

— Neuf, maintenant, et…

Il haussa les épaules.

— Je compte toujours. Tu devrais le savoir à présent.

— Ne crois-tu pas que tu devrais finir la nuit avec un dix, histoire de faire un compte rond ?

— Si, tu as raison. Je t’aime.

— D’accord, tu l’as dit dix fois, dit-elle en se rapprochant de lui pour la gratifier d’un long baiser langoureux. Mais ce que je voudrais savoir, c’est… combien de fois l’as-tu pensé ?

— C’est impossible à compter, répliqua-t-il tout contre ses lèvres.

— Même pour toi ?

— Un nombre infini de fois, murmura-t-il en forçant Sarah à s’allonger. Ou peut-être…

Un nombre infini plus un.