Scène : la chambre de l’Électeur.
Des papiers à la main, l’Électeur se tient près d’une table éclairée par des candélabres. Natalie entre par la porte du milieu et, à quelque distance, s’agenouille devant lui.
Silence.
Mon noble oncle, Friedrich de Brandebourg !
Natalie !
Il veut la relever.
Laisse ! Laisse !
Que veux-tu, ma chérie ?
À tes pieds dans la poussière, comme il se doit,
Implorer la grâce de mon cousin Homburg !
Ce n’est pas pour moi-même que je veux le savoir épargné —
Mon cœur le désire, je te le confesse ;
Ce n’est pas pour moi-même que je veux le savoir épargné —
Qu’il épouse la femme qui lui plaira ;
Mon seul vœu est qu’il soit là, mon cher oncle,
Juste là, indépendant, libre et affranchi
Comme une fleur qui me plaît :
Voilà ce que j’implore, mon souverain maître et ami,
Et je sais que tu exauceras cette prière.
Ma petite fille ! Quelles paroles viennent de t’échapper ?
— Sais-tu le crime que ton cousin Homburg a commis ?
Ô mon cher oncle !
Eh bien ? N’a-t-il commis aucun crime ?
Oh, cet égarement, si blond aux yeux si bleus,
Qu’avant même qu’il ait balbutié : je t’en supplie !
Le pardon devrait relever de terre :
Tu ne saurais le repousser du pied !
Presse-le sur ton cœur, ne serait-ce que
Pour l’amour de la mère qui l’enfanta,
Et crie : viens, ne pleure pas,
Tu m’es aussi cher qu’elle, ma fidèle amie1 !
N’est-ce pas le zèle d’agir pour la gloire de ton nom
Qui, au moment du combat, l’a entraîné
À franchir les bornes de la loi ?
Et ces bornes franchies, hélas, dans son ardeur juvénile,
N’a-t-il pas, viril, écrasé sous son pied la tête du dragon ?
D’abord le couronner, parce qu’il est vainqueur, puis le décapiter,
Ce n’est pas ce que l’Histoire exige de toi ;
Ce serait là si souverain, mon cher oncle,
Qu’on pourrait presque le qualifier d’inhumain :
Or Dieu n’a rien créé de plus clément que toi.
Ma douce enfant ! Vois-tu, si j’étais un tyran,
Tes paroles, je le sens bien, auraient
Déjà fait fondre mon cœur dans ma poitrine d’airain2.
Mais je te le demande à toi : puis-je
Annuler la sentence que le tribunal a prononcée ? —
Quelle en serait la conséquence ?
Pour qui ? Pour toi ?
Pour moi, non ! — Comment ? Pour moi !
Ne connais-tu, jeune fille, rien de plus élevé que moi ?
Ignores-tu tout de cette chose sacrée
Que dans l’armée on appelle patrie ?
Oh, mon souverain ! De quoi t’inquiètes-tu ? Cette patrie1 !
Elle ne va pas, sous l’impulsion de ta grâce,
S’effondrer d’un seul coup !
Au contraire, ce que toi, formé dans l’armée,
Tu appelles désordre, cette décision d’abolir délibérément,
Dans ce cas précis, la sentence des juges,
M’apparaît comme le plus beau des commandements :
La loi martiale, je le sais, doit régner,
Mais la douceur des sentiments a aussi droit de cité.
La patrie que tu as fondée pour nous, mon oncle vénéré,
Se dresse telle une citadelle :
Elle supportera, n’en doutons pas,
Bien d’autres tempêtes que cette victoire fortuite ;
Elle sera magnifiquement achevée,
Embellie à l’avenir par la main de ta descendance
Qui, lui ajoutant des créneaux, en fera un château féerique,
Elle sera la joie des amis et la terreur des ennemis :
Elle n’a nul besoin du ciment froid et triste
Que constituerait le sang d’un ami, pour survivre
Au splendide et paisible automne de mon oncle.
Ton cousin Homburg pense-t-il de la sorte ?
Mon cousin Homburg ?
Ah ! Il est si jeune !
Eh bien ?
Ah ! Mon cher oncle ! —
Je n’ai que mes larmes pour répondre.
Pourquoi, ma petite fille ? Que s’est-il passé ?
Il ne pense plus qu’à une chose à présent : son salut !
Les canons des fusils épaulés, braqués sur lui,
Sont si effroyables à ses yeux, qu’effaré, pris de vertige,
Tous les désirs, hormis celui de vivre, se sont tus en lui :
Sous les éclairs et le tonnerre, il pourrait
Voir sombrer tout le Brandebourg
Qu’il ne demanderait même pas : que se passe-t-il ?
Ah ! Quel cœur héroïque tu as brisé !
Elle se détourne et pleure.
Non, ma très chère Natalie,
C’est impossible, voyons ! — Il implore sa grâce ?
Non, dis-moi : il implore sa grâce ? — Dieu du ciel,
Que s’est-il passé, ma chère enfant ? Pourquoi pleures-tu ?
Lui as-tu parlé ? Dis-moi tout ! Lui as-tu parlé ?
À l’instant même, dans les appartements de ma tante,
Où il est arrivé, vois-tu, en manteau et chapeau,
Furtivement, à la faveur du crépuscule :
Hagard et farouche, honteux, sans aucune dignité,
Spectacle affligeant, pitoyable !
Qu’un homme que l’Histoire célèbre en héros
Pût sombrer en pareille détresse, jamais je ne l’aurais cru.
Regarde-moi, je suis une femme, et je recule d’horreur
À la vue d’un ver qui s’approche de mon talon :
Et pourtant, même sous l’aspect d’un lion horrible,
La mort ne me trouverait pas à ce point broyée,
Désemparée, dépourvue de tout héroïsme !
— Ah ! Qu’est-ce que la grandeur, la gloire des hommes ?
Eh bien, par le Dieu du ciel et de la terre,
Courage, mon enfant ; il est libre !
Il est gracié ! —
Je vais sur-le-champ le lui faire savoir.
Oh, mon oncle bien-aimé, est-ce bien vrai ?
Tu m’as bien entendu !
Il serait pardonné ? Il ne va pas mourir ?
J’en fais serment ! Je te le jure ! Comment pourrais-je
M’opposer à l’opinion d’un tel guerrier ?
Tu n’ignores pas que j’éprouve au fond de moi
Un très grand respect pour ses sentiments :
S’il peut estimer que le verdict est injuste,
Je casse le jugement : il est libre1 ! —
Il lui apporte un siège.
Veux-tu t’asseoir un instant ?
Il se dirige vers la table, s’assied et écrit.
Silence.
Ah, mon cœur, qu’as-tu à cogner si fort ?
Pardonne-moi !
Il est retourné dans sa prison. —
Ma petite fille, ma nièce chérie a donc pleuré, vraiment ?
Et moi qui suis le dépositaire de sa joie,
Il a fallu que je trouble le ciel de ses doux yeux !
Il l’entoure de son bras.
Veux-tu lui remettre toi-même la lettre ? —
Comment ? À la prison de la ville ?
Et pourquoi pas ? — Holà, heiduques1 !
Des heiduques arrivent.
Qu’on avance la voiture ! La princesse
Doit se rendre auprès du colonel von Homburg !
Les heiduques ressortent.
Ainsi pourra-t-il aussitôt te remercier pour sa vie.
Il l’embrasse.
Ma chère enfant ! M’en veux-tu encore ?
Ce que ta clémence, ô mon seigneur, a soudain éveillé,
Je ne le sais et ne cherche pas à le savoir.
Mais ce que je sens, vois-tu, au fond de mon cœur,
C’est que tu ne saurais te moquer bassement de moi :
Quel que soit le contenu de cette lettre,
J’ai foi en son salut — et je t’en remercie !
Elle lui baise la main.
Certes, ma petite fille, certes ! Et c’est, j’en suis certain,
Le salut que désire ton cousin Homburg.
Il sort.
Scène : la chambre de la princesse.
La princesse Natalie arrive, suivie de deux dames d’honneur et du capitaine de cavalerie, le comte Reuss.
Qu’apportez-vous là, comte ? — De mon régiment ?
Est-ce important ? Cela peut-il attendre demain ?
Une lettre du colonel Kottwitz, Madame !
Une requête,
Franche, comme vous voyez, mais pleine de respect,
À Son Altesse notre maître, rédigée
En faveur du prince von Homburg, notre chef.
« Supplique présentée humblement
Par le régiment, Princesse von Oranien. » —
Silence.
Qui est l’auteur cette requête ?
Comme le laisse deviner l’écriture incertaine,
Le colonel Kottwitz en personne. —
D’ailleurs, son illustre nom figure en tête.
Et les trente signatures qui suivent — ?
Les noms des officiers, Mademoiselle,
L’un après l’autre, dans l’ordre hiérarchique.
Et c’est à moi, à moi que l’on envoie la requête ?
Pour vous demander humblement, Mademoiselle,
Si à votre tour, en tant que chef, vous consentez
À inscrire votre nom en tête, à la place laissée en blanc.
Silence.
À vrai dire, je crois savoir que le prince, mon illustre cousin,
Sera gracié par notre souverain selon sa propre décision,
Une telle mesure n’est donc pas nécessaire.
Comment ? Vraiment ?
Cependant, je ne me déroberai pas et signerai
Cette feuille qui, utilisée à bon escient, pourrait
Peser dans la décision de notre souverain
Et peut-être même être la bienvenue au moment de trancher —
Ainsi, selon votre vœu, j’y appose
Mon nom en tête des vôtres.
Elle s’apprête à signer.
Nous vous en serons vivement reconnaissants, vraiment !
Silence.
Je ne trouve que mon régiment, comte Reuss !
Pourquoi n’y a-t-il pas les cuirassiers de Bomsdorf
Et les dragons de Götz et d’Anhalt-Pleß ?
Non pas, comme vous le craignez peut-être,
Parce que leurs cœurs sont plus tièdes que les nôtres ! —
Malheureusement pour la supplique, il se trouve
Que Kottwitz est cantonné à Arnstein,
Loin des autres régiments, qui eux
Ont leur campement ici, près de la ville.
Pour une question de facilité et de sécurité,
Cette lettre ne peut efficacement toucher tout le monde.
Pourtant, la lettre ainsi manque de poids, me semble-t-il. Non ? —
Êtes-vous certain, comte, que si vous vous rendiez sur place
Et parliez à ces messieurs dont les noms sont ici réunis,
Eux aussi se joindraient à cette requête ?
Ici, dans cette ville, Mademoiselle ? — Tous sans exception !
Les soldats de la cavalerie, tous autant qu’ils sont,
Engageraient leur nom ; par Dieu, je crois bien
Que dans toute l’armée de Prusse
On pourrait ouvrir avec succès une souscription !
Pourquoi ne dépêchez-vous pas des officiers
Pour s’occuper de cette affaire ici dans l’armée ?
Pardonnez-moi ! — Le colonel s’y est refusé !
— Il souhaite, a-t-il dit, ne rien faire
Que l’on pût baptiser d’un méchant nom.
Quel homme bizarre ! Tantôt hardi, tantôt pusillanime ! —
Il me revient tout à coup, fort heureusement, que le prince électeur,
Pressé par d’autres affaires, m’a chargé de transmettre
À Kottwitz, qui se trouve là-bas fort à l’étroit dans les écuries,
Un ordre de marche afin qu’il prenne ici ses quartiers1 ! —
Je vais m’asseoir pour le rédiger sur-le-champ.
Elle s’assied et écrit.
Par le ciel, Mademoiselle, quelle excellente initiative.
Il ne pouvait rien arriver de plus favorable pour notre lettre !
Tâchez d’en tirer le meilleur parti possible, monsieur le comte.
Elle ferme la lettre, la cachette et se relève.
Elle lui remet la lettre.
La voiture, Mademoiselle, sur l’ordre de Son Altesse,
Est attelée dans la cour et vous attend !
Faites-la avancer ! Je descends tout de suite.
Un silence durant lequel elle s’avance vers la table, pensive, et enfile ses gants.
Voulez-vous m’accompagner, monsieur le comte,
Chez le prince von Homburg avec qui j’ai à parler ?
Il y a une place pour vous dans ma voiture.
Quel honneur, Mademoiselle, en vérité — !
Il lui offre son bras.
Suivez-moi, mes amies ! — Peut-être prendrai-je là-bas,
Sans délai, une décision au sujet de la lettre.
Tous sortent.
Scène : la prison du prince.
Le prince von Homburg suspend son chapeau au mur et s’installe négligemment sur un coussin posé par terre.
Le derviche appelle la vie un voyage,
Voyage fort bref, assurément ! De deux empans
Au-dessus de la terre à deux empans au-dessous.
J’ai, quant à moi, l’intention de m’installer à mi-chemin !
Qui porte encore sa tête sur ses épaules aujourd’hui
Peut dès le lendemain la retrouver ballottant sur son corps
Et le surlendemain gisant à côté de ses pieds.
Certes, un soleil, dit-on, brille aussi là-bas,
Et sur des champs plus colorés encore qu’ici :
Je veux bien le croire ; dommage seulement que l’œil
Appelé à contempler une telle merveille pourrisse.
La princesse Natalie arrive, conduite par le capitaine de cavalerie, le comte Reuss. Des dames d’honneur suivent. Ils sont précédés par un courrier portant un flambeau. — Le prince von Homburg.
Natalie !
La voici en personne !
Laissez-nous seuls un instant !
Le comte Reuss et le courrier se retirent.
Ma très chère demoiselle !
Mon cher et bon cousin !
Eh bien, dites-moi, qu’apportez-vous ? Parlez ? Qu’en est-il de moi ?
Bien, tout va bien. Comme je vous l’avais dit tantôt,
Vous êtes gracié, libre ; voici une lettre
Écrite de sa main qui le confirme.
Ce n’est pas possible ! Non ! C’est un rêve !
« Mon prince von Homburg, lorsque je vous fis mettre aux arrêts
En raison de votre attaque prématurée,
Je ne croyais faire que mon devoir,
Et comptais sur votre propre assentiment.
Si vous estimez avoir été victime d’une injustice,
Faites-le-moi savoir en deux mots, je vous prie —
Je vous renverrai sur-le-champ votre épée. »
Natalie pâlit1. Silence. Le prince la regarde, interrogateur.
Eh bien, c’est écrit là ! Deux mots seulement — !
Oh, mon cher et tendre ami !
Elle lui presse la main.
Ma chère demoiselle !
Oh, quel jour heureux s’est levé pour moi !
Voici, prenez, voici ma plume ; prenez-la et écrivez !
Et là, la signature ?
F ; c’est son paraphe ! —
Oh Bork ! Réjouissez-vous donc ! — Ah, sa clémence
Est aussi infinie que la mer, je le savais. —
Apportez une chaise, qu’il écrive tout de suite.
Il dit, si j’estimais que — ?
Bien sûr ! Vite ! Asseyez-vous ! Je vais vous dicter.
Elle lui avance une chaise.
— Je veux relire la lettre.
À quoi bon ? — N’avez-vous pas déjà vu dans la cathédrale
La tombe, gueule grande ouverte, qui vous attend ? —
Le temps presse. Asseyez-vous et écrivez !
À vous entendre, vraiment, j’ai l’impression
Qu’elle va m’assaillir, telle une panthère.
Il s’assied et prend une plume.
Écrivez si vous ne voulez pas me fâcher !
Le prince sonne pour appeler un serviteur ; celui-ci entre.
Du papier et une plume, la cire et le cachet !
Après avoir réuni ces objets, le serviteur sort.
Le prince écrit. — Silence.
Préambule stupide.
Il prend une autre feuille.
Comment ? Que disiez vous ? —
Mon Dieu, mais c’est bien ; c’est excellent !
Pouah ! — C’est la version d’un gredin, non celle d’un prince. —
Il me faut trouver une autre tournure.
Silence. — Il veut prendre la lettre de l’Électeur que la princesse tient à la main.
Que dit-il en fait dans la lettre ?
Rien, rien du tout !
Donnez !
Mais vous l’avez lue !
Quand même !
Je veux simplement voir comment je dois tourner la chose.
Il la déplie et la survole.
Oh, Dieu du monde ! C’en est fait de lui !
Tiens donc ! Très étrange, vraiment !
— Sans doute n’as-tu pas lu ce passage ?
Non ! — Lequel ?
C’est à moi qu’il demande de trancher !
Eh bien oui !
Vraiment très bien, en effet, très digne !
Très comme il faut qu’un cœur magnanime s’exprime !
Non, ma chère !
Je vais réfléchir à la chose jusqu’à demain.
Je ne te comprends pas ! D’où vient ce revirement ? —
Pourquoi ? Pour quelle raison ?
Je t’en prie, ne me pose pas de questions !
Tu n’as pas bien pesé le contenu de cette lettre !
Qu’il ait été injuste envers moi, ce qu’il me demande,
Je ne puis lui écrire ; si tu me forces
À lui répondre dans l’état d’esprit où je suis,
J’écris : Par Dieu, tu me fais justice.
Il se rassied à la table, les bras croisés, et considère la lettre.
Es-tu fou ! Qu’est-ce que tu viens de dire là ?
Elle se penche sur lui avec émotion.
Attends un instant ! Il me semble —
Il réfléchit.
Que dis-tu ?
Je crois savoir ce qu’il me faut écrire.
Homburg !
Je t’écoute ! Qu’y a-t-il ?
Mon tendre ami !
Je salue l’émotion qui s’est emparée de ton cœur.
Mais je te jure une chose : le régiment
Qui demain, d’une salve de mousquetons,
Te rendra un dernier hommage, uni,
Devant la tombe où tu seras enseveli,
À d’ores et déjà été désigné.
Si tu ne peux, noble comme tu l’es, t’opposer
Au verdict, demander que la sentence soit levée
Et faire ce qu’il demande dans cette lettre :
Alors, je puis te l’assurer, il saura se montrer
Sublime, à la hauteur de l’occasion, et fera
Demain, plein de compassion, exécuter la sentence.
Qu’importe !
Qu’importe ?
Qu’il agisse comme il en a le droit,
Il m’appartient, à moi, d’agir comme je dois !
« Homburg, fait à Fehrbellin, le douze — »
Voilà, j’ai fini. — Franz !
Il met la lettre sous pli et la cachette.
Ô Dieu du ciel !
Porte cette lettre au château, à mon souverain !
Le serviteur se retire.
Face à un homme qui se montre si digne,
Je ne veux pas être d’une bassesse insigne.
Je suis coupable d’une faute grave,
Je le reconnais, assurément ; s’il ne peut
Me pardonner qu’au prix d’un démêlé,
Je préfère ne rien savoir de sa grâce.
Prends ce baiser ! — Quand bien même douze balles
Devraient à présent te coucher dans la poussière, je ne pourrais
M’empêcher de me réjouir, de pleurer et de dire : tu me plais !
— Cependant, si tu suis la voix de ton cœur,
Il m’est permis de suivre la mienne.
— Comte Reuss !
Oui !
Allez porter votre lettre
Au colonel von Kottwitz, à Arnstein !
Que le régiment se mette en marche, son chef l’ordonne ;
Je l’attends ici même avant minuit !
Tous sortent.