Maggie passe en revue ses possessions. Elle étale tous ses hauts et réfléchit à chacun d’eux, avant de les remettre soigneusement à leur place dans l’armoire.

 

Il y a un haut noir avec des manches chauve-souris qu’elle adore. Quand elle regarde le placard porte fermée, elle sent qu’il est dedans.

 

Elle observe les pochettes de ses cinq disques. Ils viennent du Brésil, elle les a eus d’un type dont la mère était brésilienne. Elle ne les a pas écoutés car elle n’a pas de tourne-disque. Sur l’une des pochettes il y a un tigre difforme dans le ventre duquel on peut entrer par quelques marches dorées. Elle les place contre le mur et, celui avec le tigre, elle le met tout devant. Si jamais elle a de la visite, les gens seront intrigués par ses vinyles et elle se fera une joie de leur dire qu’ils viennent du Brésil.

 

Puis elle ne sait que faire de plus. Elle mange une boîte de maïs et se sent bizarre dans le studio à demi vide que la commune a mis à sa disposition.

 

Tous les premier du mois, elle se rend à un bureau et on lui remet une enveloppe avec ce qui lui paraît être une fortune. Puis elle oublie complètement qu’il faut faire la queue au magasin et compter sur ses doigts si elle a assez pour le pain et le lait ; elle sort s’acheter des hauts et de la lingerie en dentelle.