Voilà ce qu’il y a de plus difficile : fermer la main ouverte de l’amour et donner avec modestie.
Le philosophe Jiddu Krishnamurti explique ce que signifie aimer au-delà de l’échange intéressé de sentiments – je te donne ceci, tu me donnes cela –, et de la lutte pour le pouvoir.
La liberté et l’amour vont ensemble. L’amour n’est pas une réaction : si je t’aime parce que tu m’aimes, il s’agit d’un simple commerce, quelque chose que l’on peut acheter sur un marché. Aimer, c’est ne rien demander en échange, ni même sentir que l’on donne quelque chose ; et c’est seulement ce type d’amour qui peut connaître la liberté… Lorsque tu vois une pierre affilée sur un chemin où l’on marche pieds nus, tu la ramasses, pas parce qu’on te l’a demandé mais parce que tu penses aux autres. Peu importe qui ils sont, d’ailleurs tu ne les connaîtras jamais. Planter un arbre et le soigner, regarder une rivière et profiter de la splendeur de la Terre… pour cela, il faut être libre. Et pour être libre, il faut aimer.
Cette liberté permet à deux êtres de s’aimer sans se blesser, mais elle est aussi derrière l’amour universel : la générosité d’un individu à l’égard du monde ; donner pour le plaisir de donner, sans rien attendre en échange, pas même de la reconnaissance.