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Celui qui voit mal, voit toujours trop peu ; celui qui entend mal, entend toujours trop.

Dans son poème Nouveaux motifs aux mensonges des poètes, H. Magnus, Enzensberger critique l’utilisation que nous, humains, faisons du langage qui ne sert pas toujours à dire la vérité.

Il dit par exemple que : « L’instant où l’on prononce le mot bonheur, n’est jamais un instant de bonheur. » Car, peut-être, pour éprouver le bonheur faut-il s’y plonger totalement et dès que nous cherchons à l’étiqueter, l’analyser, nous le perdons.

Sur ce point Eric Toffer ajoute : « La recherche du bonheur est une des principales sources de malheur. » Et on entend souvent que pour vivre heureux, il ne faut pas trop penser.

Lorsque nous intellectualisons notre vécu et lui cherchons une intention, nous perdons son essence. Nietzsche nous rappelle que souvent nous n’entendons que ce que nous voulons bien entendre, car le murmure de nos préjugés se superpose à la réalité. Et cette réalité est bien plus simple que l’opinion que nous en avons.

L’exercice du philosophe, et de celui qui veut penser clairement, est de modifier et d’élargir au maximum son champ de vision et de ne pas céder aux opinions toutes faites.