Programme

L’allaitement

Pourquoi est-ce intéressant d’allaiter mon bébé ?

Selon les recommandations de l’OMS, le meilleur aliment pour votre bébé entre l’âge de 0 et 6 mois est votre lait. Néanmoins allaiter reste un choix libre et éclairé de la maman.

Les enfants nourris au sein pendant trois mois au minimum ont globalement moins de problèmes de santé que ceux qui n’ont pas été allaités. Et 91 % des enfants allaités exclusivement pendant six mois ont moins de risque d’attraper une infection durant leur première année. Une étude observant 13 163 enfants et adolescents âgés de 3 à 17 ans rapporte qu’un allaitement d’au moins quatre mois permet de diminuer le risque de surpoids de 33 % et d’obésité de 44 % quand ils ont entre 7 et 10 ans (peut-être parce que le lait maternel contient moins de protéines et de facteurs de croissance que le lait de vache).

Les enfants allaités pendant six mois au moins ont un QI plus élevé de 3 points à l’âge de 5 ans que les autres enfants. Ceci est certainement dû à la composition en graisse du lait maternel qui est différente de celle du lait de vache. Ils ont également une meilleure santé cardio-vasculaire. En effet, à l’âge adulte, ils ont moins de cholestérol et une pression artérielle plus basse que les personnes qui n’ont pas été allaitées.

Il semble se confirmer que les enfants allaités pendant au moins quatre mois présentent 30 à 40 % de risque d’allergie en moins que les autres, et il en est de même pour le risque de déclencher un diabète de type 1.

À la naissance, l’intestin de votre bébé est immature et stérile. L’alimentation qu’il va recevoir détermine le type de bactéries qui coloniseront son intestin pour aboutir à un système digestif mature capable de recevoir une alimentation solide. Mais l’équilibre intestinal détermine aussi notre système immunitaire puisque 80 % de notre immunité se passe dans l’intestin. Les chercheurs ont constaté que les enfants nourris au sein ont une flore bactérienne plus riche et plus diversifiée et que leur système immunitaire est plus mature.

La maman aussi peut trouver un bénéfice à allaiter. En effet, les femmes ayant allaité leur enfant présentent moins de cancer, moins d’ostéoporose, une meilleure santé cardio-vasculaire, moins de diabète de type 2 et moins de surpoids. Si vous avez choisi d’allaiter votre bébé, votre alimentation continue à être importante pour faciliter l’allaitement. Vous aurez même peut-être davantage faim que pendant votre grossesse. Continuez à écouter votre corps, tout en conservant les bonnes habitudes alimentaires que vous avez prises ces neuf derniers mois. Même si vous avez moins de temps pour cuisiner, il vous faut mettre de la variété dans vos menus pour être sûre de consommer tous les nutriments nécessaire pour vous deux.

Souvenez-vous qu’une des conditions pour un allaitement réussi est de ne pas être trop fatiguée. Et pour cela, il faut vous reposer dès que votre bébé vous en laisse le temps mais aussi bien alimenter votre corps. Vous allez donc construire vos repas avec des fruits, des légumes, des céréales complètes, des légumineuses, des graines oléagineuses, de la viande, du poisson (pas plus d’une portion de thon, flétan, brochet, requin ou espadon par semaine, à cause de leur teneur en mercure), des œufs et aussi beaucoup d’eau (vous aurez très soif à chaque tétée).

Si vous choisissez de ne pas allaiter votre bébé, vous pouvez tout de même conserver les bonnes habitudes alimentaires que vous avez mises en place ces derniers mois. Vous allez simplement ajuster les quantités sur votre faim quotidienne. Vous pouvez tout à fait limiter les féculents et les sucreries qui n’ont pas un grand intérêt nutritionnel, ainsi vous retrouverez plus rapidement la ligne. Mais surtout pas de régime restrictif avant trois mois au moins ! Votre corps en souffrirait trop et vous risqueriez de tomber malade (je pense qu’il n’est de toutes les façons jamais bon, quelle que soit la période de la vie, de faire un régime restrictif).

Essayez aussi d’être aidée par votre conjoint, par une amie, une voisine ou une autre maman pour remplir les placards et vous préparer de bons petits plats.

Y a-t-il des restrictions pendant l’allaitement ?

Sachez que ce que vous mangez ou buvez passe dans votre lait. Donc toujours pas d’alcool ! Continuez aussi à limiter la caféine qui excite le bébé.

Il n’y a pas de risque d’allergie liée à la consommation d’aliments dits allergisants, il n’est donc pas nécessaire de vous limiter.

Et vous pouvez reprendre les aliments déconseillés pendant la grossesse : fromage au lait cru, poisson cru, viande peu cuite… Plus de soucis avec la toxoplasmose et le nettoyage des fruits et légumes !

Le persil diminue la production de lait mais simplement quand il est consommé en grande quantité : un petit brin posé sur votre purée ne va rien changer !

Le plus important va être pour vous l’observation de votre bébé. Si vous remarquez une relation de cause à effet entre un aliment que vous consommez et des symptômes chez lui, essayez d’éliminer cet aliment pendant une dizaine de jours. Si les symptômes disparaissent, c’est gagné ! Sinon, continuez votre travail d’observation.

Continuez à porter une attention toute particulière aux polluants comme les pesticides, phtalates et autres perturbateurs endocriniens qui passent dans votre lait.

Certains aliments favorisent-ils la lactation ?

Énormément de croyances sont répandues sur le sujet. En réalité, aucun aliment n’a encore réellement fait ses preuves dans le domaine. Il semble donc inutile de vous forcer à boire de la bière sans alcool ou à manger des tomates si vous n’aimez pas ça !

Ce qui est néanmoins certain est que boire beaucoup d’eau est essentiel. Allaiter régulièrement votre bébé en changeant de sein ou être sereine et reposée est aussi très important pour optimiser la lactation.

Bien sûr, une alimentation équilibrée apportera tous les éléments nécessaires à une bonne production de lait et c’est ce comportement global qui favorisera votre lactation.

Est-ce que je dois prendre des compléments alimentaires ?

Je recommande aux mamans de continuer la prise des compléments alimentaires utilisés pendant la grossesse pendant toute la durée de l’allaitement. De récents travaux suggèrent que la prise de probiotiques pendant l’allaitement pourrait améliorer l’immunité du bébé et réduire le risque d’eczéma.

C’est une période qui est très éprouvante pour vous : vous devez vous remettre de la grossesse et de l’accouchement, vous devez gérer votre fatigue et votre sommeil perturbé par votre bébé, vous devez fabriquer du lait pour le nourrir, et vous devez mettre en place votre nouveau rôle de maman.

Permettre un soutien de tout votre métabolisme en apportant des nutriments essentiels me paraît donc important.

Est-ce que je vais perdre du poids en allaitant ?

Oui, l’allaitement facilite la perte de poids. En effet, la production de lait mobilise beaucoup d’énergie quotidiennement (environ 500 calories par jour seront utilisées pour fabriquer du lait). D’ailleurs, une partie des réserves que nous stockons pendant la grossesse est prévue pour être mobilisée pendant l’allaitement. Mais attention ! Votre corps ne doit pas souffrir de privation pendant l’allaitement. Vous ne pourrez donc pas activer une perte de poids en faisant un régime déséquilibré ou restrictif qui mettrait en danger votre santé et donc fragiliserait votre allaitement. Mangez sainement la juste quantité que votre corps vous réclame et associez une douce activité physique en faisant quotidiennement des balades avec la poussette, par exemple. D’autre part, sachez que, quand vous perdez du poids, les toxines accumulées dans les graisses sont réinjectées dans la circulation et donc dans le lait maternel. En perdant du poids doucement votre corps a le temps de les éliminer avant qu’elles n’envahissent votre lait. L’idéal est de ne pas dépasser une perte de poids de 500 g par semaine.