Glossaire


Bardo. Bar-do (tib.). Intervalle qui sépare deux états d’existence. Le passage entre une mort et une naissance, mais aussi entre la naissance et la mort. Chaque passage passe par la mort, chaque mort s’ouvre sur une nouvelle vie. Chaque passage engendre appréhension ou terreur.

Bodhisattva (skt). Le brave qui fait vœu d’œuvrer à la délivrance de tous les êtres qui souffrent. Il renonce à sa propre liberté afin de les guider vers l’éveil.

Bouddha (skt). Sangs-rGyas (tib.). Être éveillé, illuminé, purifié, épanoui. Celui qui est parvenu à la cessation de la souffrance, celui dont l’esprit est toute pureté et plénitude. Le Bouddha est Shakyamouni, le Bouddha historique.

Chakrasamvara (skt). Khor-lo bDe’-mChog (tib.). Déité tutélaire principale de l’école kagyüpa, la lignée des successeurs de Marpa.

Cinq passions. Ce sont les cinq poisons traditionnels de l’esprit : l’ignorance, la haine, l’orgueil, l’avidité, la jalousie.

Dakini (skt). mKha’-’gro-ma (tib.). Déité féminine qui caractérise la compassion, la vacuité et la sagesse. Elle est la messagère du secret, celle qui accorde la grâce de la connaissance.

Dharma (skt). Chos (tib.). Selon le contexte, le mot a plusieurs significations : 1) la vérité ultime, telle que l’a enseignée le Bouddha ; 2) la doctrine bouddhique, ses enseignements ; 3) tout phénomène existentiel de ce monde.

Dharmakâya (skt). Chos sKu (tib.). Corps de la vérité ultime, expérience de la nature de bouddha. Bien que sans forme, le corps de dharma manifeste la vacuité radieuse.

Dordjé. rDo-rJe (tib.). Vajra (skt). Instrument utilisé dans le rituel, il symbolise les moyens habiles. Le mot signifie « foudre », « diamant », il qualifie ce qui ne s’entame pas, ce qui reste indestructible.

rDo-rJe ’chang (tib.). Vajradhara (skt). Le « détenteur du sceptre adamantin ». C’est le Bouddha primordial qui préside aux enseignements tantriques et sur lequel repose la lignée kagyü.

rDo-rJe phag-mo (tib.). Vajravarahi (skt). La « truie de diamant ». Déité féminine dont la fonction est de détruire la confusion (symbolisée par le cochon), résultat de l’ignorance. Elle est la parèdre de Chakrasamvara.

Douze facteurs interdépendants. Ils sont à l’origine de toutes les souffrances de la transmigration. Ce sont des enchaînements de causes à effets qui prennent naissance dans l’ignorance fondamentale et qui entraînent dans le cycle des existences successives.

Dzo. mDzo (tib.). Croisement de vache et de yak, animal très commun du Tibet. Au féminin : mDzo-mo.

Dzogchen. rDzog-chen (tib.). La « Grande Perfection ». Doctrine insurpassable, voie suprême de réalisation de l’esprit pour l’école des Anciens (rNying-ma-pa).

Fruit. ’Bras-bu (tib.). Résultat des trois stades de la méditation, le fruit correspond à la réalisation d’un état qui est au-delà du dualisme.

Garuda (skt). Khyung (tib.). Oiseau fabuleux de la mythologie indienne. Roi des races à plumes, doté d’une puissance terrible.

Grand véhicule. Mahâyâna (skt). Mouvement philosophique qui place plus haut que tout l’idéal du bodhisattva, celui qui est assez brave pour œuvrer au salut universel en renonçant à sa propre libération. Seul le mahâyâna est pratiqué au Tibet.

Guyasamâja (skt). gSang-’dus (tib.). L’assemblée secrète, le panthéon tantrique. Nom d’un tantra qui symbolise les qualités de la colère transformée.

Heruka (skt). Manifestation du pouvoir d’illusion sous l’apparence d’une divinité masculine à l’aspect terrible, destinée à faire comprendre au yogi la nature de la réalité.

Hevajra (skt). dGyes-pa rDo-rJe (tib.). Nom d’un tantra parmi les plus anciens, traitant du culte de la divinité Hevajra et de ses divines compagnes. Hevajra transforme le plaisir en joie par la réalisation de la vacuité.

Jetsün. rJe-bTsun (tib.). Le Jetsün est un personnage vénérable, admirable. C’est un titre décerné aux érudits, aux sages réalisés.

Kagyü. bKa’-brGyud (tib.). Lignée de la parole, de la transmission orale directe de maître à disciple. Importante tradition du bouddhisme tibétain se réclamant de Tilopa, Naropa et Marpa.

Kangyur. bKa’-’gyur (tib.). Les cent huit volumes constituant le canon bouddhique de la tradition tibétaine. Le sens littéral est « Traduction des paroles du Bouddha ».

Karma (skt). Las (tib.). L’action, l’activité. Toutes les actions portent des fruits, bons ou mauvais. L’individu expérimente au quotidien le résultat de tous les actes commis. Le présent résulte du passé et créera des conditions pour l’avenir. Il existe des karmas collectifs comme individuels.

Lama. bLa-ma (tib.). Guru (skt). Maître spirituel. Dans la tradition tantrique, rien ne s’obtient sans la grâce du lama. Le lama est un être érudit ayant atteint un niveau de réalisation supérieur.

Mahâmudrâ (skt). Le « Grand Symbole », la « Grande Attitude ». Doctrine suprême de réalisation de la véritable nature de l’esprit pour l’école kagyü.

Mandala (skt). dKyil-’khor (tib.). Il représente l’ensemble d’une situation, d’un monde, sous forme graphique. Il existe deux sortes de mandala : le mandala de la méditation, structure même de l’éveil et de la réalité ; et le mandala qui est l’offrande avec laquelle on demande au maître un enseignement.

Naropa (1016-1100). Abbé de l’université bouddhique de Nalanda, en Inde, il devint le disciple de Tilopa, dont il reçut les enseignements et qui lui infligea douze épreuves majeures. Il fut le maître de Marpa, qui rapporta au Tibet ses enseigne-ments.

Ngönga. mNgon-dGa’ (tib.). Jardin paradisiaque, monde de la joie qui est la résidence d’Indra.

Nirvâna (skt). L’au-delà de la souffrance. Lorsque cessent les interprétations du monde matériel, cessent l’ignorance et les émotions.

Nyingmapa. rNying-ma-pa (tib.). Ceux qui se réclament de la plus ancienne des écoles bouddhiques du Tibet.

Ögmin. ’Og-min (tib.). Paradis de l’Est où réside le bouddha Dordjé Tchang.

Oudoumbara (skt). Un fabuleux lotus de taille immense dans la littérature tibétaine.

Petit véhicule. Hinayâna (skt). Enseignements anciens du bouddhisme dont la philosophie tend à la libération individuelle, au travers de l’étude et de la discipline.

Répa. Ras-pa (tib.). Littéralement : « celui qui est vêtu de coton ». Celui qui vit en ascète et maîtrise la pratique de la chaleur intérieure (toumo).

Rinpoché. Rin-po-che (tib.). Terme honorifique signifiant « très précieux » que l’on utilise pour s’adresser au lama.

Samsâra (skt). Le tourbillon incessant des renaissances successives dans les six mondes d’existence. Le samsâra est le résultat de l’ignorance et il engendre la douleur.

Siddha (skt). Maître éveillé de la voie tantrique. Être réalisé au niveau ultime et qui manifeste cette réalisation dans la dimension relative.

Six mondes d’existence. Les mondes des enfers, des esprits toujours insatisfaits, des animaux (mondes inférieurs). Les mondes des hommes, des dieux jaloux et inquiets, et des dieux. Les êtres des six mondes sont soumis à l’impermanence.

Stupa (skt). mChod-rTen (tib.). Du plus petit objet à la plus grande des constructions, le stupa est un reliquaire qui symbolise l’esprit de bouddha, l’expérience de la nature de bouddha.

Sûtra (skt). mDo (tib.). La parole révélée. Tous les enseignements directs donnés par le Bouddha Shakyamouni. Les discours qui sont attribués au Bouddha dans le canon bouddhique.

Tantra (skt). rGyud (tib.). Textes qui sont à la base de la voie rapide pour atteindre l’éveil (vajrayâna). Chaque tantra traite d’une divinité particulière et expose les méthodes de méditation à mettre en pratique pour transmuer les passions en énergie lumineuse, et ainsi atteindre l’éveil. Il existe aussi des tantras à propos de la médecine ou de l’astrologie.

Tchang (tib.). Bière légère fabriquée à partir de céréales, l’orge principalement.

Tilopa (988-1069). Maître indien du Bengale oriental à l’origine de la lignée de transmission orale. Il transmit les instructions du mahâmudrâ à Naropa, qui les transmit à Marpa le Tibétain.

Trois Précieux Joyaux. Le Bouddha, son enseignement (dharma), et la communauté des moines bouddhistes (sangha).

Tsampa. Farine faite à partir de l’orge grillée, mélangée à du thé, du beurre, de l’eau, de la bière – c’est selon. C’est un des éléments essentiels de la nourriture au Tibet.

Tsatsa. Tsha-tsha (tib.). Petites figurines moulées dans de la glaise, ce sont des offrandes généralement placées dans les reliquaires. On les fabrique par cent ou par cent mille, lors de cérémonies organisées aussi bien par une seule famille que par tout le village.

Vacuité, Vide. sTong-pa nyid (tib.). Shûnyatâ (skt). C’est l’expérience de l’absence de nature propre des phénomènes, de l’absence de personnalité de l’ego. Les phénomènes sont comparables à la lune qui se reflète dans l’eau : elle existe, mais sans pouvoir être fixée ou saisie. Ce vide n’est pas vide au sens littéral, il est comme l’espace du ciel, où l’on verrait tout ce qui apparaîtrait. Il est la base de la dimension ouverte d’être, car il est au-delà de toute dualité et de toute conceptualisation.

Vajrayâna (skt). La voie adamantine, voie fulgurante vers l’éveil, qui s’appuie sur les moyens habiles exposés dans les tantras.

Yidam. Yid-dam (tib.). Déité tutélaire personnelle du pratiquant du vajrayâna. Il s’identifie à sa nature de bouddha afin de réaliser en lui-même cette nature.

Yogi (skt). rNal-’byor-pa (tib.). Celui qui pratique le yoga, un ensemble de techniques reliées à des déités et qui permettent de s’unir au principe d’éveil de la divinité. Le yogi s’engage mentalement et physiquement par l’ascétisme de sa conduite et la maîtrise corporelle des instructions.