C’était une très bonne amie, enfin on était très proches, et plusieurs fois je me suis dit : peut-être qu’elle est amoureuse de moi. J’ai tenté de poser des questions, mais elle ne m’a jamais vraiment répondu. Il a fallu attendre un déclencheur pour qu’elle me fasse sa déclaration, que du coup je n’attendais pas parce que je m’étais dit : « Non, c’est pas possible. » Et puis je n’avais jamais envisagé d’avoir une relation avec elle parce que c’était une très bonne amie que j’aimais énormément et à qui je pouvais faire des câlins, au sens « vrais câlins » du terme, et je prenais du plaisir à faire ça, mais je n’envisageais pas plus.
On est sorties avec des amis, on a pas mal bu, on est rentrés chez elle avec ses colocs, on a encore pas mal bu. Et puis, à un moment, je me rends compte qu’elle n’est plus dans la pièce. Je sors, je la vois, elle était assise en boule dans un coin de la cuisine. Elle avait l’air toute triste, donc je suis venue, je l’ai regardée, j’ai dit : « Ça va pas ? » Pas de réponse. Bon… Dans un élan de bonté, j’ai voulu lui redonner le moral, alors je l’ai embrassée. J’étais un peu bourrée, hein (rires). J’ai vu que ça n’avait pas l’effet escompté et j’ai dit : « Bon bah je te laisse là, j’y retourne… » On ne l’a pas revue et, au bout d’un quart d’heure, je suis allée me coucher. Je dormais dans sa chambre. Et donc, au moment où elle m’a rejointe, elle m’a dit : « En fait, ça voulait dire quoi ce bisou ? » J’ai fait : « Bah je sais pas, je voulais te remonter le moral. » Elle m’a dit : « Ah, je me disais que c’était peut-être autre chose… » « Ben pourquoi ? » Et donc là, elle m’a fait sa déclaration en me disant : « Non mais, en fait, depuis le jour où je t’ai vue, je suis amoureuse de toi. » Je ne m’attendais pas à ça du tout, c’était super bizarre. Et au final j’ai dit : « D’accord, OK, euh… d’accord, on va faire comme s’il ne s’était rien passé. » On ne s’est pas vues pendant deux jours, j’ai beaucoup réfléchi durant ces deux jours, et puis je me suis dit : « En fait, c’est vraiment une fille géniale, donc je n’ai aucune raison de ne pas accepter. » Et au final c’était chouette. J’espère que je ne lui ai pas trop broyé le cœur parce que c’est quelqu’un de fragile, mais je ne crois pas.
Quelques mois, trois ou quatre. C’est un peu compliqué : elle partait à l’étranger pour longtemps, donc on savait de toute façon que c’était voué plus ou moins à l’échec, c’est peut-être aussi ce qui m’a permis de me lancer. Mais voilà, c’était fondamentalement une femme adorable, douce, gentille, belle, attentionnée… Et quand on commençait à se faire des câlins, des caresses, je voyais son plaisir dans ses yeux qui brillaient. Moi, j’avais la curiosité de découvrir le corps féminin, c’était vraiment super chouette. Je ne sais pas si je peux dire que j’étais vraiment amoureuse d’elle, mais c’est sûr qu’elle m’a marquée à vie. À vie.
* * *
Alors, ça ne faisait pas très longtemps qu’on était ensemble. Je savais que lui, de toute façon, il allait « consommer » quelques femmes, donc voilà. On est restés un long week-end et on s’était dit que peut-être on pourrait demander à une escort de venir pour nous deux.
J’étais très, très stressée, je ne savais pas du tout comment ça allait se passer. Elle s’était déplacée à notre hôtel. On avait tout bien rangé, tout bien préparé, on s’était faits beaux et tout, et puis bon… dans l’attente, tu fais : « Est-ce qu’elle va venir, est-ce qu’elle va pas venir ? » Normalement elle vient. OK. Quand elle arrive, on fait quoi ? Ben je sais pas. Bon bah on verra ! (Rires.) Après, c’est son métier aussi, donc elle sait bien faire.
La femme arrive, on commence par la payer : normal. Et puis, une fois qu’elle s’est sentie un peu plus à l’aise et qu’elle n’est pas partie en courant (parce que ça peut toujours arriver de tomber sur un pervers avec qui on n’est pas du tout bien), on s’est assis, on a bu un verre, on a discuté cinq minutes histoire de voir un peu qui on était. Le problème, quand on nous voit, c’est qu’on a une différence d’âge avec mon copain. Je pense qu’elle s’est dit : « Si ça se trouve, c’est une fille juste comme ça, il ne la connaît pas et tout. » Et en fait je pense qu’assez rapidement on se rend compte qu’on est vraiment amoureux, et ça a dû la rassurer, et à partir de là : fiesta, quoi ! (Rires.)
Elle a commencé par s’asseoir près de moi. Je me suis dit que ça la rassurait, que c’était normal, tout allait bien. Puis elle a commencé à me caresser la jambe, et je me suis dit : « Ah non, ah d’accord, c’est maintenant que ça commence ? » (Rires.) Et au final, elle était très douce, elle était très belle, donc on s’est embrassées, etc. C’était chouette. Mon copain était un peu… enfin il était à un mètre de nous et nous regardait en disant : « Qu’est-ce qu’il faut que je fasse, qu’est-ce qu’il faut que je fasse ? » Assez rapidement, on s’est allongées sur le lit toutes les deux, à se caresser, on était toujours habillées. Et puis mon copain a dit : « Bon bah faut que je les rejoigne, y’a que ça qui arrive. » Donc il nous a rejointes, il l’a embrassée. Il a commencé à la déshabiller, elle a commencé à le déshabiller. Moi, je la regardais de loin, j’embrassais un peu mon copain pour le rassurer, lui dire que je me sentais bien. On a fini nus sur le lit. Elle a commencé à me caresser, à me lécher. Lui, au début, il ne savait pas trop quoi faire, il me regardait, il me demandait du regard si tout allait bien. Moi, j’étais heureuse, donc c’était super. Au bout d’un moment, elle s’est tournée vers lui, elle l’a embrassé. Moi c’est pareil, je continuais à les caresser tous les deux, c’était chouette. Et puis au bout d’un moment il n’en pouvait plus (rires), il l’a pénétrée, voilà. Moi, je les regardais un peu parce que je ne l’avais jamais vu – enfin si, je l’avais déjà vu avec une autre femme, mais pas dans cette situation. C’était principalement en missionnaire, je crois, s’il faut nommer (rires) des positions. Ensuite, une fois qu’il a été un peu rassasié, elle est venue vers moi, on s’est embrassées, on s’est recaressées de manière assez douce, mais comme je n’étais pas surexcitée, voilà, ça allait bien. Et puis on s’est rhabillés, elle est partie prendre une douche. On s’est retrouvés tous les deux avec mon copain, on était contents, c’était chouette, on l’a raccompagnée. Et dès qu’elle est partie, il m’a sauté dessus, et on a fait l’amour comme des bêtes, c’était cool.
* * *
Disons qu’on a commencé notre histoire par une relation sadomasochiste, qui ne m’avait jamais effleuré l’esprit avant. J’ai voulu tenter parce qu’il me l’avait proposé. La première fois où on s’est vus, où je suis venue chez lui, où je savais que j’allais « passer à la casserole », ce premier soir-là donc, on a fait l’amour de manière un peu sportive. Grosso modo, j’aime bien être secouée, donc il a essayé et j’étais heureuse, donc il a continué. Le lendemain, on a parlé un peu de la relation SM, il m’a dit : « Je vois que tu aimes bien ça, est-ce que ça pourrait t’intéresser ? » J’ai dit : « Oui, pourquoi pas ? » Et du coup, la deuxième fois qu’on a fait l’amour, il était officiellement mon Maître. Dans ce cadre-là, on s’est « unis », mon Maître et moi en tant que soumise, et pour faire ça, il a fait appel à l’une de ses amies, qui était une de ses anciennes amantes, que je ne connaissais pas, mais en qui j’avais relativement confiance, et qui était là. Le principe de la soirée, c’était qu’eux faisaient un repas en amoureux et que moi j’étais en soubrette et je devais m’assurer que tout allait bien, donc leur apporter à manger, voilà. De temps en temps, ils me faisaient nettoyer un truc, ramper par terre, enfin ils se faisaient plaisir, c’était cool. À un moment, après avoir mangé, ils se sont installés tous les deux sur ce même canapé. Ils ont commencé à se caresser, à s’embrasser. J’étais dans la cuisine en train de faire la vaisselle et ils s’arrangeaient pour que de temps en temps je tourne la tête pour les regarder et les surprendre. Moi, je ne m’étais pas du tout rendu compte que c’était intentionnel. Donc, au début ça m’a fait super bizarre, c’était la première fois que je le voyais avec une autre femme. Et puis il m’appelle, il me dit : « Viens par ici », il m’attire sur le lit avec eux, on commence à s’embrasser. Elle, elle aimait les femmes aussi, donc on s’est embrassées, elle était très très douce, et vraiment adorable. Et au final, voilà, pareil, on a fini tous les trois dans le lit, dans un méli-mélo incroyable, et c’était chouette. Je pense qu’elle a été très contente de sa soirée.
Alors ça, c’est une grande question ! La première raison, c’est que j’ai tendance à ne pas être vraiment entreprenante au lit. Et donc je reste un peu toujours sur mes classiques. Enfin voilà, je sais ce que j’aime bien et je sais qu’il y a plein de choses que je n’ai pas testées, mais je me dis : « Bon bah, un jour viendra. » Là justement, c’est l’autre qui dirige, c’est lui qui te dit : « Vas-y, retourne-toi, mets-toi dans telle position, fais ci, fais ça… » Et c’est un grand soulagement parce que tu n’as qu’à accepter ce que te dit ton Maître, il fait ce qu’il aime, il fait ce qu’il pense être bon pour toi et ce que tu vas apprécier, parce qu’au bout d’un moment la relation fait qu’on apprend ce qu’aime l’autre. Tu prends un pied incroyable parce qu’il va toujours un peu plus loin que ce que tu aurais osé faire toi-même. Et au final, c’est super chouette.
* * *
On avait établi nos règles selon lesquelles on était autorisés à aller voir ailleurs. Je lui avais parlé d’un mec que j’avais rencontré au boulot avec qui ça se passait bien, voilà. Je lui avais dit que j’allais boire un verre avec lui. Mon copain m’a dit : « Bon, OK, pas de souci, mais tu ne couches pas avec lui. Tu ne touches pas à sa bite, tu t’arrêtes dans telles limites. » J’ai dit : « OK, pas de souci. » Clairement, il m’avait dit : « Tu lui parles de moi et tu lui dis : “Voilà, ça s’arrête maintenant parce que mon copain a décidé que ça s’arrêterait maintenant, point barre.” Et après tu te barres. » C’était ce qu’il m’avait dit. On se voyait dans un bar. Avec le mec, c’était plutôt bien parti, on s’était un peu embrassés, je m’étais laissée un peu aller. Et puis, au bon moment, j’ai dit : « Bon voilà, mon copain veut qu’on s’arrête là, donc on s’arrête là, désolée, je dois y aller. » Et j’ai pas réussi à partir. On a continué la soirée à se faire des papouilles, j’ai pas dépassé les bornes, hein, mais voilà. On est sortis du bar, il a voulu me faire l’amour dans la rue, bon… c’était plutôt approprié, mais j’ai dit : « Non, j’ai dit à mon copain que je ne le ferai pas, je ne le ferai pas. » Donc je ne l’ai pas fait. Et puis je suis rentrée. J’ai raconté à mon copain ce qui s’était passé et il a mal vécu le fait que j’aie trahi sa confiance, dans le sens où j’avais dit : « Bon bah, à partir de maintenant je m’arrête et je m’en vais, et on ne se reverra plus. » Ça, il n’a pas trop aimé. Ça a été un peu compliqué, on a profité de la relation SM pour atténuer ce malentendu, sauf qu’il était vraiment énervé, donc il a un peu dépassé les bornes de ce qu’on avait prévu. Ça a été le premier vrai clash. J’étais habillée de manière relativement sexy, sur des grands talons, avec une minijupe, etc. Et il m’a dit : « Viens, on va dehors. » On est sortis de l’immeuble où j’habite, on est allés marcher dans la forêt, et il m’a dit : « Tu t’allonges par terre. » Il m’a allongée par terre. Il m’a fait me rouler dans la boue (il venait de pleuvoir). Il m’a pissé dessus. Ce n’était pas dans l’amour, c’était vraiment dans la haine. Ça a été très dur pour moi. On est revenus après, il a pris un bain, enfin on a pris tous les deux un bain parce qu’on était quand même un peu crades. Et là, j’ai pleuré en lui disant : « Non non, mais c’est pas possible… c’est pas possible, je veux pas ça, on s’arrête là. »
On en a rediscuté un peu après. Avec du recul, il a pris conscience qu’il était allé trop loin. Ça a mis un gros frein à notre relation SM. Je pense que c’est à partir de ce moment-là qu’on s’est dit : « Finalement, faut peut-être faire attention. » C’est le seul clash qu’on ait eu officiellement. C’était important. Ça m’a permis à moi aussi de voir que les limites, elles étaient là, elles étaient flexibles parce qu’on se donne un cadre de vie plutôt flexible, mais elles étaient là. Et que j’avais pas intérêt à déconner avec.
* * *
On était dans un club assez connu, je ne citerai pas son nom. Il y avait une cinquantaine de couples. C’était la première fois que j’entrais dans cette sorte d’ambiance, c’était assez incroyable. Je me sentais en sécurité. J’étais avec mon chéri, on prenait beaucoup de plaisir à regarder les hommes et les femmes autour de nous qui dansaient. On était vraiment bien tous les deux, on devait dégager pas mal de choses positives. Il y avait un couple à côté de nous, ils devaient avoir trente-cinq ou quarante ans, ils dansaient tous les deux, ils étaient mignons, ils avaient l’air amoureux eux aussi. Et puis ils nous ont regardés, on s’est souri. Bon. Puis ils sont partis un peu plus loin. Pendant un moment, j’ai hésité, j’ai dit : « Qu’est-ce qu’on fait ? On les suit, on les suit pas ? Qu’est-ce qui se passe ? » On a hésité trente secondes, puis on s’est dit : « Allez, on y va. » On les a retrouvés assez rapidement dans un « coin canapé ». Ils étaient tous les deux en train de faire l’amour. On est arrivés, on leur a dit : « Excusez-nous, euh, c’est… voilà, qu’est-ce qu’on fait ? » Et là, la femme nous a regardés et a dit : « Ah ben vous êtes pas très rapides à la comprenette, allez, venez ! » On a été un peu surpris, mais c’était super chouette. D’après ce que j’ai compris, son mec n’avait pas envie, ou pas le droit, de profiter des autres femmes, donc il m’a fait des petits sourires et des petites caresses en me disant : « Désolé, je pourrai pas te pénétrer. » J’ai dit : « Mais pas de souci. » Donc j’ai embrassé cette jeune femme. Mon copain l’a pénétrée. C’était assez rapide, ça a dû durer une dizaine de minutes, mais ils étaient éclatants. C’était vraiment le bonheur incroyable. Le truc qui peut être gênant, c’est que tu as tout le monde qui te regarde autour, tu as les jaloux, tu as les gens qui passent et qui s’en amusent. Moi, j’aime vraiment bien cette ambiance, parce que c’est très bon enfant, contrairement à ce qu’on pourrait penser. Je ne connais pas le club dans lequel va D.S.K., peut-être que c’est une ambiance un peu différente, mais là c’était vraiment du partage. Vraiment super chouette.
Tu as une grosse partie qui ressemble à une boîte normale, avec un podium, des bars, de la lumière… Tu as un bar sur le côté où tu peux prendre des boissons super chères comme dans une boîte normale. Tu as des chaises et des tables classiques. Mais dans une autre partie, tu as une sorte de rideau qui sépare les deux espaces et là tu as plusieurs pièces, soit des sortes de petites niches dans lesquelles tu as des lits, soit des pièces plus grandes où tu as des grands lits ou des banquettes ou plusieurs lits à droite à gauche. En général, tu as une pièce SM, toute noire, avec une croix de Saint-André. Je ne crois pas qu’il y avait des ustensiles spécifiques, il devait y avoir une cage aussi. Tu as des pièces toutes petites où vraiment tu peux t’isoler si tu veux et tu as des pièces beaucoup plus grandes où tu as parfois juste un lit, parfois juste un matelas de vingt mètres carrés. C’est variable. Tu as aussi des pièces avec des trous dans les murs pour que les gens puissent te regarder. Voilà, il y en a pour tous les goûts.