Bintou (38 ans)

Tu veux dire que tu joues clairement l’idiote pour attirer un type ?

Je peux le faire. Mais c’est pour briser la glace tout de suite, je passe par l’humour. Le « vous habitez toujours chez vos parents », ça fonctionne très souvent parce qu’en plus je prends une attitude qui me va pas du tout quand tu me vois avec mon physique et tout ça. Le mec, il me regarde, il se dit : « Mais c’est quoi son problème ? », de suite il a un petit sourire, il s’adresse à moi, il me parle, et bim !, je peux lui renvoyer une balle tout de suite, et du coup ça installe de suite la conversation. Parce que si je fais pas ça, je vais avoir une attitude virulente, masculine, le mec il va pas me parler, il va partir en courant. Pour éviter ça je vais dans des extrêmes, il va trouver ça drôle parce que quand il me voit, il se dit « Euh… ». C’est comme si tu vois un gros bonhomme avec une voix toute féminine, tu vois ? Il va se dire : « C’est quoi ce phénomène qui vient de me sortir une connerie grosse comme elle ? » Il va rigoler, il va sourire. Moi, ça va me permettre d’installer mon truc et de suite on va pouvoir discuter. Si je m’y prends bien, on s’échange les numéros et il me donne le sien. Si je m’y prends mal, y’a que moi qui lui donne mon numéro ! (Rires.) Et en général, quand y’a que moi qui donne mon numéro, ils ne me rappellent pas… (Rires.) Nananère ! J’ai vite compris que l’humour allait être mon cheval de Troie. (Bintou imite le cheval au galop.) Mais c’est dommage, hein. Parce qu’en plus il avait une belle carte Black-Black. (Rires.) C’est dommage… il a sorti sa carte, j’ai dit putain il a de la thune en plus, l’enculé. Mais il a fait un geste là, ah mec tu sais quoi ? ben dégage avec ta thune et tout, mais ton geste là, il m’a fait débander, voilà, c’est ça le truc. Le mec m’a fait débander en deux secondes, quoi.

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Est-ce que les hommes osent se déclarer à toi ?

Ouais, mais il faut surtout pas faire ça avec moi. Parce que ça me… j’ai l’impression que t’es une poule mouillée, quoi. Si tu me veux, tu me dégoûtes. C’est n’importe quoi ce que je dis, c’est pas vrai, mais je n’aime pas qu’on m’aime. Je t’aime, et après éventuellement tu pourras m’aimer. Je supporte pas les canards, en fait. Ce que j’appelle un canard, c’est le mec qui te répond quand tu l’appelles, qui répond à tes SMS, qui fait tout ce que tu lui demandes… C’est MORT ! Ça durera pas. Parce que je suis déjà très imposante physiquement et au niveau de mon aura, et je prends toujours trop de place, et j’ai besoin qu’on me drive, faut pas que je drive. Parce que si je drive, on peut aller droit dans le mur (rires). Faut pas me laisser faire ça ! Et puis non, drive quoi, mec, putain ! Je veux un mec qui ait son rôle de mec. Et je veux avoir mon rôle de nana. (Petite voix mielleuse :) « Tu veux que je te fasse un petit dîner, mon chéri ? » Je suis très comme ça, malgré tout. Quand j’ai pas envie de te le faire, me casse pas les couilles, je te le ferai pas, tu vois. Mais j’aime bien ça. J’aime bien redevenir nana en fait, j’en ai marre d’être un bonhomme et je suis un bonhomme. Donc, de temps en temps, je sais que j’ai pas de couilles, je sais que j’ai pas de bite entre les jambes, j’ai une chatte et j’aimerais bien de temps en temps qu’elle me serve, qu’elle me rappelle que je suis une femme, qu’elle me remette à ma place de femme, mais ma place de femme c’est (petite voix) « mon chéri d’amour »… Puis de temps en temps je fais le bonhomme, y’a pas de problème. Mais je suis un bonhomme. Je suis toute seule, je fais la meuf et le mec en même temps. Et j’ai cultivé ça aussi pour me protéger… Tu vois, j’ai toujours été seule finalement. Tu fais comment quand tu dors sur un banc et que t’as tes doches et que t’ouvres les yeux et que t’as trois lascars autour de toi, il est trois heures du matin et t’es dans la street ? Tu fais quoi ?

Il est libre ?

Ah oui ! Ça m’arrive jamais… Ils sont toujours tous mariés, c’est un truc de dingue. IL EST LIBRE ! Mais c’est ça, le truc, parce que s’il avait été marié… j’ai un autre amant, là, marié depuis treize ans avec sa meuf, deux enfants, machin, on se voit de temps en temps. Je le voulais aussi, mais il me casse les couilles parce qu’il est marié et c’est un bouffon « gnagnagna ma femme, gnagnagna mes enfants », oh ça va ! (Rires.) T’as pas deux secondes ? Donc, on est obligés de se voir entre deux, dans son bureau, enfin c’est n’importe quoi. Je l’ai un peu mis en stand-by, là. J’ai mon négro, bon lui c’est physique, c’est animal, c’est bestial, c’est gorille, j’adore. Parce que j’aime beaucoup le nèg’ marron, tu vois le mec rhaa (elle feule), tu vois, qui envoie, qui est très bestial, voilà. J’aime ça. Donc mon négro il me le faut, quoi qu’il arrive. Et lui, il est libre. Parce que moi, mon négro, il est marié aussi, tu vois (rires). En même temps, plus je vieillis, c’est normal, ils sont tous casés. Mais lui, il est libre, quoi ! Ça n’existe plus ! (Rires.) Les mecs, c’est à moi, TU es à moi. Et puisque je le veux, ben il fuit, forcément. Parce que quand je veux quelqu’un rrhaa (elle feule de nouveau), je suis une de ces mantes religieuses, c’est mort quoi. Ah, quand je suis sur tes côtes, t’as intérêt à avoir des couilles pleines ! C’est ça le problème. Les mecs n’ont plus de couilles, et quand ils en ont elles sont vides. Alors que moi, j’ai besoin de cette semence-là, putain ! (Rires.)

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Mais les mecs « mecs » comme tu aimes, ils s’occupent de ton clitoris ?

(Bintou chuchote :) C’est le gros problème. C’est pour ça que j’ai viré sur les babtous. Mais tu sais quoi, j’avais même un mec que j’avais rencontré il y a longtemps, pendant six ou sept ans on s’est rencontrés sur Internet. Et c’est drôle, parce qu’un jour on s’est dit : « Mais comment on s’est rencontrés ? » Et on s’est rappelé en fait qu’on s’était rencontrés sur Internet. Ce mec-là, je l’appelais « mon brouteur ». Là, ça fait un moment que je l’ai plus revu, ça fait peut-être un an que je le revois plus. Je l’appelais le brouteur, mon brouteur. Il venait que pour ça. Et en plus, il avait un piercing. Oh là là là là là là ! Et je m’en suis rendu compte après, je lui ai dit : « Bébé, pourquoi toi, quand tu me fais ça, c’est comme ça ? » Il m’a dit : « Parce que j’ai un piercing, bouffonne ! » J’ai dit : « Ah ouais ! Mais c’est génial ton truc ! » Parce que c’était le seul mec que je me suis tapé avec un piercing. Po po po ! Et il servait qu’à ça. Je l’appelais, dans la demi-heure il est là, quoi qu’il arrive, où qu’il soit, il est là dans la demi-heure, il vient me brouter et il s’arrache. Et il avait droit qu’à ça. Et d’ailleurs, il me demandait à chaque fois – parce que chaque fois il essayait… « Mais là, si je viens, on pourra essayer… » Je disais : « Non ! » Parce que je suis très autoritaire (rires). Et je disais : « NON, NON, NON, NON, tu viens que pour ça, tu viens que pour ça. » Et donc le mec venait que pour ça, c’était sa mission. Tu viens, tu me broutes, et tu t’arraches. Il faisait ça (bruit de bisou), mais génial ! Comme un chef. Et lui, par contre, il me faisait pas du tout bander, tu vois. Il est hors de question que tu me pénètres, toi. À quel moment ? Non.

Est-ce que tu simules ?

Non, pas forcément. De toute façon, quand ça me casse les couilles, j’ai pas besoin de simuler, je dis : « Eh, vas-y (elle siffle), fais vite quoi, c’est bon, ça me saoule. » À la limite, je le fais débander en disant ça, mais ça me casse les couilles de simuler… Non, je simule pas, je mens pas en fait. Je suis très honnête, donc : tu me casses les couilles je te dis, tu me casses les couilles, accélère mec. Après, c’est un travail avec la tête, c’est très cérébral, je vais le chercher, le plaisir. J’imagine des trucs, lalalala, je me rappelle de mon dernier amoureux dont j’étais complètement éprise et qui m’a fait ça… C’est moi, je peux me faire jouir toute seule, j’ai pas besoin de mec, hein. Donne-moi deux ou trois godes, tu vas voir je vais m’en servir, je vais te faire un truc. J’ai pas besoin de ça, enfin tu vois, j’ai pas besoin d’un keum pour jouir, quoi. Donc, du coup, je vais chercher la jouissance et tout machin, je fais mon travail, hé… tac tac tac, ça vient ça vient, donc je lui dis (petite voix) : « Ça vient ! » Lui, il kiffe en plus, comme ça il vient aussi en même temps (elle siffle)… Il m’a saoulée, là ! (Rires.) On jouit. Il est content. Je suis contente, parce que, ouais, j’ai joui quand même, ça fait du bien de jouir, alors je suis éclatée, tu vois. Voilà. Et après, on remet ça. La dernière fois, pendant trois semaines j’avais la chatte en feu, mon coloc m’a donné des crèmes, j’étais irritée de partout, la peau découpée… le latex, j’en sais rien… trop de va-et-vient, trop de va-et-vient. Quand c’est pas mouillé… je lui ai dit après : « Eh, tu sais quoi ? la prochaine fois ramène du lubrifiant, j’en ramènerai aussi. » Il m’a dit : « Ouais, mais tu mouilles pas. » J’ai dis : « Ben ouais, t’es pas mon mec, je vais pas mouiller. » Je le fais parce qu’il faut le faire, mais je kiffe pas. Par contre, quand t’es mon mec et que je kiffe, pfff, rien que je te regarde, je suis trempée.