Théodose recevant le tribut des barbares,
détail de la base de l’obélisque de Théodose,
390-393. Marbre, hauteur : 430 cm.
Hippodrome, Istanbul.
Cependant, tandis que l’architecture et la peinture s’épanouissent sous des formes plus originales, la sculpture décline. On élevait encore, il est vrai, des statues aux empereurs ; Procope décrit celle de Justinien qui se dressait sur l’Augusteon, en face de Sainte-Sophie, et qui subsista jusque vers l’époque de la prise de Constantinople par les Turcs. « Sur un cheval de bronze est assise la statue de l’empereur, remarquable par son costume, qui est celui d’Achille. » Ailleurs il parle de statues si habilement exécutées qu’on les croirait de la main de Phidias, de Lysippe et de Praxitèle. Ces éloges ampoulés sont sans valeur et il est difficile de se faire une idée du mérite de ces œuvres.
Il reste néanmoins deux œuvres qui montrent l’éclat de la statuaire au cours du Ve siècle, la tête d’Arcadius et le célèbre buste d’Eutrope du musée de Vienne.
La sculpture se serait encore développée avec éclat si l’Eglise avait voulu la protéger, mais elle ne put jamais vaincre les défiances dont elle avait été l’objet ; on se souvenait qu’elle avait donné à l’idolâtrie ses formes les plus attrayantes et les plus parfaites, et, si on ne la proscrivait point tout à fait, au moins on ne l’encourageait guère.
Quelques monuments de cette époque montrent d’ailleurs combien ce sens de la sculpture est inné au génie grec. Au lieu des lourdes figures de la décadence romaine, on rencontre des œuvres plus habiles, et, à Constantinople, les bas-reliefs de l’obélisque de l’Hippodrome et de la colonne théodosienne, bien que fort médiocres, attestent plutôt un progrès.