Plan du monastère de Néa Moni.
Cette renaissance s’étend aux arts. Les empereurs la favorisent ; Basile le Macédonien donne l’exemple et un de ses descendants, Constantin Porphyrogénète, décrit complaisamment les édifices qu’il a fait élever et décorer.
Au point de vue de l’histoire de l’architecture et de la décoration byzantines, on remarquera quelles analogies se rencontrent entre cet édifice et les églises de la même époque. L’architecture civile et l’architecture religieuse sont soumises aux mêmes principes, elles offrent les mêmes combinaisons. Sans cesse dans les dispositions du palais, qu’il s’agisse de salles, d’atriums, de péristyles même, se retrouvent la forme circulaire, la coupole et l’abside. Le Chrysotriclinium offre le plan d’une église. Ces faits prouvent avec quelle unité l’architecture byzantine s’est affirmée simultanément dans des édifices fort divers : or c’est là un des caractères d’un art vraiment original. Qu’on étudie les œuvres des anciens architectes grecs ou des architectes français du XIIIe siècle, on reconnaîtra qu’eux aussi obéissent à ce principe, qu’ils reproduisent sans cesse les mêmes types essentiels, tout en les accommodant à la destination diverse des monuments. Au contraire, à d’autres époques, cette unité disparaît, et les édifices ne sont qu’une compilation plus ou moins heureuse de toutes les formes et de tous les styles. De cette comparaison n’est-on pas en droit de conclure que l’art byzantin n’est pas un accident, le résultat fortuit de fantaisies individuelles et d’éléments étrangers mal combinés, mais qu’au contraire il est bien organisé, vivant, et qu’il répond au génie propre d’un peuple ?