Cependant, au sujet de ces invités, il faut fairequelques observations. La réunion comprenait unecentaine d’individus des deux sexes ; mais deuxseulement – deux femmes – n’appartenaient pas aupersonnel accoutumé du fort Reliance. Ce personnel secomposait du capitaine Craventy, du lieutenant JasperHobson, du sergent Long, du caporal Joliffe et d’unesoixantaine de soldats ou employés de la Compagnie.Quelques-uns étaient mariés, entre autres le caporalJoliffe, heureux époux d’une Canadienne vive et alerte,puis un certain Mac Nap, Écossais marié à uneÉcossaise, et John Raë, qui avait pris femmedernièrement parmi les Indiennes de la contrée. Tout cemonde, sans distinction de rang, officiers, employés ousoldats, était traité, ce soir-là, par le capitaine Craventy.
Il convient d’ajouter ici que le personnel de laCompagnie n’avait pas fourni seul son contingent à lafête. Les forts du voisinage, – et dans ces contréeslointaines on voisine à cent milles de distance, – avaientaccepté l’invitation du capitaine Craventy. Bon nombred’employés ou de facteurs étaient venus du fortProvidence ou du fort Résolution, appartenant à lacirconscription du lac de l’Esclave, et même du fortChipewan et du fort Liard situés plus au sud. C’était undivertissement rare, une distraction inattendue, quedevaient rechercher avec empressement ces reclus, cesexilés, à demi perdus dans la solitude des régions
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