lait, le citron recommandés par les traités de cuisine,mais qui rachetait ce défaut par ses proportionsgigantesques. Mrs. Joliffe ne cessait de le débiter entranches, et cependant l’énorme masse résistaittoujours. Sur la table figuraient aussi des piles desandwiches, dans lesquelles le biscuit de mer remplaçaitles fines tartines de pain anglais ; entre deux tranches debiscuit qui, malgré leur dureté, ne résistaient pas auxdents des Chipeways, Mrs. Joliffe avait ingénieusementglissé de minces lanières de « corn-beef, » sorte debœuf salé, qui tenait la place du jambon d’York et de lagalantine ruffée des buffets de l’ancien continent. Quantaux rafraîchissements, le whisky et le gin, ils circulaientdans de petits verres d’étain, sans parler d’un punchgigantesque qui devait clore cette fête, dont les Indiensparleront longtemps dans leurs wigwams.
Aussi que de compliments les époux Joliffe reçurentpendant cette soirée ! Mais aussi, quelle activité, quellebonne grâce ! Comme ils se multipliaient ! Avec quelleamabilité ils présidaient à la distribution desrafraîchissements ! Non ! ils n’attendaient pas, ilsprévenaient les désirs de chacun. On n’avait pas letemps de demander, de souhaiter même. Auxsandwiches succédaient les tranches de l’inépuisablepudding ! Au pudding, les verres de gin ou de whisky !
« Non, merci, mistress Joliffe.
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