tout en absorbant, à haute dose, l’eau de feu ducapitaine Craventy.
Le capitaine, lui, heureux de ce brouhaha, satisfaitdu plaisir que prenaient ces pauvres gens, relégués pourainsi dire au delà du monde habitable, se promenaitjoyeusement au milieu de ses invités, répondant à toutesles questions qui lui étaient posées, lorsqu’elles serapportaient à la fête :
« Demandez à Joliffe ! demandez à Joliffe ! »
Et l’on demandait à Joliffe, qui avait toujours uneparole gracieuse au service de chacun.
Parmi les personnes attachées à la garde et auservice du fort Reliance, quelques-unes doivent êtreplus spécialement signalées, car ce sont elles qui vontdevenir le jouet de circonstances terribles, qu’aucuneperspicacité humaine ne pouvait prévoir. Il convientdonc, entre autres, de citer le lieutenant Jasper Hobson,le sergent Long, les époux Joliffe et deux étrangèresauxquelles le capitaine faisait les honneurs de la soirée.
C’était un homme de quarante ans que le lieutenantJasper Hobson. Petit, maigre, s’il ne possédait pas unegrande force musculaire, en revanche, son énergiemorale le mettait au-dessus de toutes les épreuves et detous les événements. C’était « un enfant de laCompagnie ». Son père, le major Hobson, un Irlandais
15