Mrs. Paulina Barnett.

– Au dépeuplement que l’activité, et j’ajoute,l’incurie des chasseurs a provoqué sur les territoires dechasse. On a traqué et tué sans relâche. Ces massacresse sont faits sans discernement. Les petits, les femellespleines n’ont même pas été épargnés. De là, une raretéinévitable dans le nombre des animaux à fourrures. Laloutre a presque complètement disparu et ne se retrouveguère que près des îles du Pacifique nord. Les castors sesont réfugiés par petits détachements sur les rives desplus lointaines rivières. De même pour tant d’autresanimaux précieux qui ont dû fuir devant l’invasion deschasseurs. Les trappes, qui regorgeaient autrefois, sontvides maintenant. Le prix des peaux augmente, et celaprécisément à une époque où les fourrures sont trèsrecherchées. Aussi, les chasseurs se dégoûtent, et il nereste plus que les audacieux et les infatigables quis’avancent maintenant jusqu’aux limites du continentaméricain.

– Je comprends maintenant, répondit Mrs. PaulinaBarnett, l’intérêt que la Compagnie attache à la créationd’une factorerie sur les rives de l’océan Arctique,puisque les animaux se sont réfugiés au delà du cerclepolaire.

– Oui, madame, répondit le capitaine. D’ailleurs, ilfallait bien que la Compagnie se décidât à reporter plus

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