fourrures, ils pouvaient braver la rigueur de ces climats.

Le fort proprement dit se composait d’une maisonde bois, comprenant un étage et un rez-de-chaussée, quiservait d’habitation au commandant et à ses officiers.Autour de cette maison se disposaient régulièrement lesdemeures des soldats, les magasins de la Compagnie etles comptoirs dans lesquels s’opéraient les échanges.Une petite chapelle, à laquelle il ne manquait qu’unministre, et une poudrière complétaient l’ensemble desconstructions du fort. Le tout était entouré d’uneenceinte palissadée, haute de vingt pieds, vasteparallélogramme que défendaient quatre petits bastionsà toit aigu, posés aux quatre angles. Le fort se trouvaitdonc à l’abri d’un coup de main. Précaution jadisnécessaire, à une époque où les Indiens, au lieu d’êtreles pourvoyeurs de la Compagnie, luttaient pourl’indépendance de leur territoire ; précaution priseégalement contre les agents et les soldats desassociations rivales, qui se disputaient autrefois lapossession et l’exploitation de ce riche pays desfourrures.

La Compagnie de la baie d’Hudson comptait alorssur tout son domaine, un personnel d’environ millehommes. Elle exerçait sur ses employés et ses soldatsune autorité absolue qui allait jusqu’au droit de vie et demort. Les chefs des factoreries pouvaient, à leur gré,

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