n’abondaient pas ; les fourrures de martre et de visonatteignaient un chiffre assez élevé, mais les peaux decastor, de loutre, de lynx, d’hermine, de renard, étaientrares. La Compagnie faisait donc sagement en allantexploiter plus au nord des territoires nouveaux, quieussent encore échappé à la rapacité de l’homme.

Le 16 avril, au matin, le lieutenant Jasper Hobson etson détachement étaient prêts à partir. L’itinéraire avaitpu être tracé d’avance sur toute cette partie déjà connuede la contrée qui s’étend entre le lac de l’Esclave et lelac du Grand-Ours, situé au delà du cercle polaire.Jasper Hobson devait atteindre le fort Confidence,établi à l’extrémité septentrionale de ce lac. Une stationtoute indiquée pour y ravitailler son détachement,c’était le fort Entreprise, bâti à deux cent milles dans leNord-Ouest, sur les bords du petit lac Snure. À raisonde quinze milles par jour, Jasper Hobson comptait yfaire halte dès les premiers jours du mois de mai.

À partir de ce point, le détachement devait gagnerpar le plus court le littoral américain, et se dirigerensuite vers le cap Bathurst. Il avait été parfaitementconvenu que, dans un an, le capitaine Craventyenverrait un convoi de ravitaillement à ce cap Bathurst,et que le lieutenant détacherait quelques hommes à larencontre de ce convoi pour le diriger vers l’endroit oùle nouveau fort serait établi. De cette façon, l’avenir de

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