ceux qui pensent qu’il vaut mieux visiter la Russiependant l’hiver, et le Sahara pendant l’été. On voit alorsces pays sous l’aspect qui les caractérise. Non ! le soleilest un astre des hautes zones et des pays chauds. Àtrente degrés du pôle, il n’est véritablement plus à saplace ! Le ciel de cette contrée, c’est le ciel pur et froidde l’hiver, ciel tout constellé, qu’enflamme parfoisl’éclat d’une aurore boréale. C’est ici le pays de la nuit,non celui du jour, madame, et cette longue nuit du pôlevous réserve des enchantements et des merveilles.
– Monsieur Hobson, répondit Mrs. Paulina Barnett,avez-vous visité les zones tempérées de l’Europe et del’Amérique ?
– Oui, madame, et je les ai admirées comme ellesméritent de l’être. Mais c’est toujours avec une passionplus ardente, avec un enthousiasme nouveau, que je suisrevenu à ma terre natale. Je suis l’homme du froid, et,véritablement, je n’ai aucun mérite à le braver. Il n’apas prise sur moi, et, comme les Esquimaux, je puisvivre pendant des mois entiers dans une maison deneige.
– Monsieur Hobson, répondit la voyageuse, vousavez une manière de parler de ce redoutable ennemi,qui réchauffe le cœur ! J’espère bien me montrer dignede vous, et, si loin que vous alliez braver le froid dupôle, nous irons le braver ensemble.
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