s’accentuer encore pendant la saison chaude,parsemaient leurs robes brunes. À leurs cornesblanches, qui se développaient superbement, onreconnaissait facilement en eux des mâles farouches,car les femelles sont absolument dépourvues de cetappendice. Ces wapitis étaient autrefois répandus surtous les territoires de l’Amérique septentrionale, et lesÉtats de l’Union en recelaient un grand nombre. Mais,les défrichements s’opérant de toutes parts, les forêtstombant sous la hache des pionniers, le wapiti dut seréfugier dans les paisibles districts du Canada. Làencore, la tranquillité lui manqua bientôt, et il dutfréquenter plus spécialement les abords de la baied’Hudson. En somme, le wapiti est plutôt un animal despays froids, cela est certain ; mais, ainsi que l’avait faitobserver le lieutenant, il n’habite pas ordinairement lesterritoires situés au delà du cinquante-septièmeparallèle. Donc, ceux-ci ne s’étaient élevés si haut quepour fuir les Chippeways, qui leur faisaient une guerre àoutrance, et retrouver cette sécurité qui ne manquejamais au désert.

Cependant, le combat des wapitis se poursuivaitavec acharnement. Ces animaux n’avaient point aperçules chasseurs dont l’intervention n’aurait probablementpas arrêté leur lutte. Marbre et Sabine, qui savaient bienà quels aveugles combattants ils avaient affaire,pouvaient donc s’approcher sans crainte et tirer à loisir.

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