La proposition en fut faite par le lieutenant Hobson.
« Faites excuse, mon lieutenant, répondit Marbre.Épargnons notre poudre et nos balles. Ces bêtes-làjouent un jeu à s’entre-tuer, et nous arriverons toujoursà temps pour relever les vaincus. »
« Est-ce que ces wapitis ont unecommerciale ? demanda Mrs. Paulina Barnett.
valeur
– Oui, madame, répondit Jasper Hobson, et leurpeau, qui est moins épaisse que celle de l’élanproprement dit, forme un cuir très estimé. En frottantcette peau avec la graisse et la cervelle même del’animal, on la rend extrêmement souple, et ellesupporte également bien la sécheresse et l’humidité.Aussi les Indiens recherchent-ils avec soin toutes lesoccasions de se procurer des peaux de wapitis.
– Mais leur chair ne donne-t-elle pas une venaisonexcellente ?
– Médiocre, madame, répondit le lieutenant, fortmédiocre, en vérité. Cette chair est dure, d’un goût peusavoureux. Sa graisse se fige immédiatement dèsqu’elle est retirée du feu et s’attache aux dents. C’estdonc une chair peu estimée, et qui est certainementinférieure à celle des autres daims. Cependant, faute demieux, pendant les jours de disette, on en mange, et ellenourrit son homme tout comme un autre. »
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