conservées sur le sol friable, appartenaient uniquementaux ruminants et aux rongeurs. Quelques ours furentaperçus, animaux terribles, quand ils appartiennent auxespèces polaires. Toutefois, la rareté de ces carnassiersétonnait Mrs. Paulina Barnett. La voyageuse pensait, ens’en rapportant aux récits des hiverneurs, que lesrégions arctiques devaient être très fréquentées par cesredoutables animaux, puisque les naufragés ou lesbaleiniers de la baie de Baffin comme ceux duGroenland et du Spitzberg, sont journellement attaquéspar eux, et c’est à peine si quelques-uns se montraientau large du détachement.
« Attendez l’hiver, madame, lui répondait lelieutenant Hobson, attendez le froid qui engendre lafaim, et peut-être serez-vous servie à souhait ! »
Cependant, après un fatigant et long parcours, le 23mai, la petite troupe était enfin arrivée sur la limite duCercle polaire. On sait que ce parallèle, éloigné de 23°27’ 57’’ du pôle nord, forme cette limite mathématiqueà laquelle s’arrêtent les rayons solaires, lorsque l’astreradieux décrit son arc dans l’hémisphère opposée. Àpartir de ce point, l’expédition entrait donc franchementsur les territoires des régions arctiques.
Cette latitude avait été relevée soigneusement aumoyen des instruments très précis que l’astronomeThomas Black et Jasper Hobson maniaient avec une
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