absorbé, d’ailleurs, dans son idée fixe, ne descendaitjamais de son véhicule, car sa corpulence se fût malaccommodée de ces pénibles exercices.

Depuis que le Cercle polaire avait été franchi, le sol,on le voit, s’était absolument modifié. Il était évidentque quelque convulsion géologique y avait semé cesblocs énormes. Cependant, une végétation pluscomplète se manifestait maintenant à sa surface. Nonseulement des arbrisseaux et des arbustes, mais aussides arbres se groupaient sur le flanc des collines, là oùquelque encaissement les abritait contre les mauvaisvents du nord. C’étaient invariablement les mêmesessences, des pins, des sapins, des saules, dont laprésence attestait, dans cette terre froide, une certaineforce végétative. Jasper Hobson espérait bien que cesproduits de la flore arctique ne lui manqueraient paslorsqu’il serait arrivé sur les limites de la mer Glaciale.Ces arbres, c’était du bois pour construire son fort, dubois pour en chauffer les habitants. Chacun pensaitcomme lui en observant le contraste que présentait cetterégion relativement moins aride, et les longues plainesblanches qui s’étendaient entre le lac de l’Esclave et lefort Entreprise.

À la nuit, la brume jaunâtre devint plus opaque. Levent se leva. Bientôt la neige tomba à gros flocons, et,en quelques instants, elle eut recouvert le sol d’une

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