savaient comment se conduire en de telles conjonctures.Ce n’était pas la première fois que la tempête lessurprenait ainsi, à quelques centaines de milles des fortsde la Compagnie, sans qu’ils eussent une hutted’Esquimaux ou une cahute d’Indien pour abriter leurtête.

« Aux icebergs ! aux icebergs ! » cria JasperHobson.

Le lieutenant fut compris de tous. Il s’agissait decreuser dans ces masses glacées des « snow-houses »,des maisons de neige, ou, pour mieux dire, de véritablestrous dans lesquels chacun se blottirait pendant toute ladurée de la tempête. Les haches et les couteaux eurentvite fait d’attaquer la masse friable des icebergs. Troisquarts d’heure après, une dizaine de tanières à étroitesouvertures, qui pouvaient contenir chacune deux outrois personnes, étaient creusées dans l’épais massif.Quant aux chiens, ils avaient été dételés et abandonnésà eux-mêmes. On se fiait à leur sagacité, qui leur feraittrouver sous la neige un abri suffisant.

Avant dix heures, tout le personnel de l’expéditionétait tapi dans les « snow-houses ». On s’était groupépar deux ou par trois, chacun suivant ses sympathies.Mrs. Paulina Barnett, Madge et le lieutenant Hobsonoccupaient la même hutte.

Thomas Black et le sergent Long s’étaient fourrés

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