découvrirent pas la retraite des voyageurs. Ni leschiens, ni les traîneaux enfouis sous une épaisse couchede neige, n’attirèrent leur attention, et ils passèrent sanssonger à mal.
La dernière nuit, celle du 25 au 26 mai, fut plusterrible encore. La violence de l’ouragan devint telleque l’on put redouter un bouleversement général desicebergs. On sentait, en effet, ces énormes massestrembler sur leur base. Une mort affreuse eût attendu lesmalheureux pris dans cet écrasement de montagnes. Lesblocs de glace craquaient avec un bruit effroyable, etdéjà, par de certaines oscillations, il s’y creusait desfailles qui devaient en compromettre la solidité.Cependant, aucun éboulement ne se produisit. La masseentière résista, et vers la fin de la nuit, par un de cesphénomènes fréquents dans les contrées arctiques, laviolence de la tourmente s’étant épuisée subitementsous l’influence d’un froid assez rigoureux, le calme del’atmosphère se refit avec les premières lueurs du jour.
102