très recherchée en Chine. Mais, si ces peaux ontnotablement baissé sur les marchés du Céleste Empire,elles sont encore en grande faveur sur les marchés de laRussie. Là, leur débit est toujours assuré, et à de trèshauts prix. Aussi les commerçants russes, exploitanttoutes les frontières du Nouveau-Cornouailles jusqu’àl’océan Arctique, pourchassent-ils incessamment lesloutres marines, dont l’espèce tend singulièrement à seraréfier. Telle est la raison pour laquelle ces animauxfuient constamment devant les chasseurs, qui ont dû lespoursuivre jusque sur les rivages du Kamtchatka et danstoutes les îles de l’archipel de Béring.

« Mais, ajouta le sergent Felton, après avoir donnéces détails à ses hôtes, les loutres américaines ne sontpas à dédaigner, et celles qui fréquentent le lac duGrand-Ours valent encore de deux cent cinquante àtrois cents francs la pièce. »

C’étaient, en effet, des loutres magnifiques quecelles qui vivaient sous les eaux du lac. L’un de cesmammifères, adroitement tiré et tué par le sergent lui-même, valait presque les anhydres du Kamtchatka.Cette bête, longue de deux pieds et demi depuisl’extrémité du museau jusqu’au bout de la queue, avaitles pieds palmés, les jambes courtes, le pelage brunâtre,plus foncé au dos, plus clair au ventre, des poils soyeux,longs et luisants.

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