quand ces fâcheux sont signalés, il est bon de se mettresur ses gardes.
– Ces agents sont-ils donc des voleurs de grandchemin ? demanda Mrs. Paulina Barnett.
– Non, madame, répondit le sergent, mais ce sontdes rivaux redoutables, et quand le gibier est rare, leschasseurs se le disputent à coups de fusil. J’oseraismême affirmer que, si la tentative de la Compagnie estcouronnée de succès, si vous parvenez à établir un fortsur la limite extrême du continent, votre exemple netardera pas à être imité par ces Américains, que le cielconfonde !
– Bah ! répondit le lieutenant, les territoires dechasse sont vastes, et il y a place au soleil pour tout lemonde. Quant à nous, commençons d’abord ! Allons enavant, tant que la terre solide ne manquera pas à nospieds, et que Dieu nous garde ! »
Après trois heures de promenade, les visiteursrevinrent au fort Confidence. Un bon repas, composé depoisson et de venaison fraîche, les attendait dans lagrande salle, et ils firent honneur au dîner du sergent.Quelques heures de causerie dans le salon terminèrentcette journée, et la nuit procura aux hôtes du fort unexcellent sommeil.
Le lendemain, 31 mai, Mrs. Paulina Barnett et
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