de manière à présenter l’embarcation debout au ventsous l’action de la barre.

La rafale arriva. Le canot se coucha d’abord sur leflanc, puis il se releva et bondit au sommet d’une lame.À partir de ce moment, la houle s’accrut comme elle eûtfait sur une mer. Dans ces eaux relativement peuprofondes, les lames, se choquant lourdement contre lefond du lac, rebondissaient ensuite à une prodigieusehauteur.

« À l’aide ! à l’aide ! » avait crié le vieux marin, enessayant d’amener rapidement sa voile.

Jasper Hobson, Mrs. Paulina Barnett elle-même,tentèrent d’aider Norman, mais sans succès, car ilsétaient peu familiarisés avec la manœuvre d’uneembarcation. Norman, ne pouvant abandonner sa barre,et les drisses étant engagées à la tête du mât, la voilen’amenait pas. À chaque instant, le canot menaçait dechavirer, et déjà de gros paquets de mer l’assaillaientpar le flanc. Le ciel, très chargé, s’assombrissait de plusen plus. Une froide pluie, mêlée de neige, tombait àtorrents, et l’ouragan redoublait de fureur, enéchevelant la crête des lames.

« Coupez ! coupez donc ! » cria le vieux marin aumilieu des mugissements de la tempête.

Jasper Hobson, décoiffé par le vent, aveuglé par les

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