haute, tendait peu à peu à se rectifier et à se dessiner endroit ligne sur une étendue de plusieurs milles. Quantaux rives, alors larges et plates, faites d’un sable fin etdur, tapissées en certains endroits d’une petite herbesèche et courte, elles se prêtaient au glissage destraîneaux et au développement de la longue suite desattelages. Pas de côtes, et, par conséquent, un tiragefacile sur ce terrain nivelé.

Le détachement s’avançait donc avec une granderapidité. On allait nuit et jour, – si toutefois cetteexpression peut s’appliquer à une contrée au-dessus delaquelle le soleil, traçant un cercle presque horizontal,disparaissait à peine. La nuit vraie ne durait pas deuxheures sous cette latitude, et l’aube, à cette époque del’année, succédait presque immédiatement aucrépuscule. Le temps était beau d’ailleurs, le ciel assezpur, quoique un peu embrumé à l’horizon, et ledétachement accomplissait son voyage dans desconditions excellentes.

Pendant deux jours, on continua de côtoyer sansdifficulté le cours de la Coppermine. Les environs de larivière étaient peu fréquentés par les animaux àfourrure, mais les oiseaux y abondaient. On aurait pules compter par milliers. Cette absence presquecomplète de martres, de castors, d’hermines, de renardset autres, ne laissait pas de préoccuper le lieutenant. Il

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