se demandait si ces territoires n’avaient pas étéabandonnés comme ceux du sud par la population, tropvivement pourchassée, des carnassiers et des rongeurs.Cela était probable, car on rencontrait fréquemment desrestes de campement, des feux éteints qui attestaient lepassage plus ou moins récent de chasseurs indigènes ouautres. Jasper Hobson voyait bien qu’il devrait reporterson exploration plus au nord, et qu’une partie seulementde son voyage serait faite, lorsqu’il aurait atteintl’embouchure de la Coppermine. Il avait donc hâte detoucher du pied ce point du littoral entrevu par SamuelHearne, et il pressait de tout son pouvoir la marche dudétachement.
D’ailleurs, chacun partageait l’impatience de JasperHobson. Chacun se pressait résolument, afin d’atteindredans le plus bref délai les rivages de la mer Arctique.Une indéfinissable attraction poussait en avant ceshardis pionniers. Le prestige de l’inconnu miroitait àleurs yeux. Peut-être les véritables fatiguescommenceraient-elles sur cette côte tant désirée ?N’importe. Tous, ils avaient hâte de les affronter, demarcher directement à leur but. Ce voyage qu’ilsfaisaient alors, ce n’était qu’un passage à travers unpays qui ne pouvait directement les intéresser, mais auxrivages de la mer Arctique commencerait la recherchevéritable. Et chacun aurait déjà voulu se trouver sur cesparages, que coupait, à quelques centaines de milles à
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