XI
En suivant la côte
Le large estuaire que le détachement venaitd’atteindre, après six semaines de voyage, formait uneéchancrure trapézoïdale, nettement découpée dans lecontinent américain. À l’angle ouest s’ouvraitl’embouchure de la Coppermine. À l’angle est, aucontraire, se creusait un boyau profondément allongé,qui a reçu le nom d’Entrée de Bathurst. De ce côté, lerivage, capricieusement festonné, creusé de criques etd’anses, hérissé de caps aigus et de promontoiresabrupts, allait se perdre dans ce confus enchevêtrementde détroits, de pertuis, de passes, qui donne aux cartesdes continents polaires un si bizarre aspect. De l’autrecôté, sur la gauche de l’estuaire, à partir del’embouchure même de la Coppermine, la côteremontait au nord et se terminait par le capKruzenstern.
Cet estuaire portait le nom de Golfe-du-Couronnement, et ses eaux étaient semées d’îles, îlets,
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