n’eût pas manqué à la colonie, même au cas où ces eauxeussent été impotables, car une petite rivière, alorslimpide et fraîche, coulait vers l’Océan glacial et s’yjetait par une étroite embouchure, à quelques centainesde pas dans le sud-est du cap Bathurst. Cetteembouchure, protégée non par des roches, mais par unamoncellement assez singulier de terre et de sable,formait un port naturel, dans lequel deux ou troisnavires eussent été parfaitement couverts contre lesvents du large. Cette disposition pouvait êtreavantageusement utilisée pour le mouillage desbâtiments qui viendraient, dans la suite, du détroit deBehring. Jasper Hobson, par galanterie pour lavoyageuse, donna à ce petit cours d’eau le nom dePaulina-river, et au petit port le nom de Port-Barnett, cedont la voyageuse se montra enchantée.

En construisant le fort un peu en arrière de la pointeformée par le cap Bathurst, la maison principale aussibien que les magasins devaient être abrités absolumentdes vents les plus froids. L’élévation même du capcontribuerait à les défendre contre ces violents chasse-neige, qui, en quelques heures, peuvent ensevelir deshabitations entières sous leurs épaisses avalanches.L’espace compris entre le pied du promontoire et lerivage du lagon était assez vaste pour recevoir lesconstructions nécessitées par l’exploitation d’unefactorerie. On pouvait même l’entourer d’une enceinte

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