chargé d’observer, ne sera totale que pour unobservateur placé un peu au delà du soixante-dixièmedegré. Je suis donc aussi impatient que notre lieutenantde relever la position du cap Bathurst !

– Mais j’y pense, monsieur Black, dit la voyageuse,cette éclipse de soleil, ce n’est que le 18 juillet qu’elledoit se produire, si je ne me trompe ?

– Oui, madame, le 18 juillet 1860.

– Et nous ne sommes encore qu’au 5 juillet 1859 !Le phénomène n’aura donc lieu que dans un an !

– J’en conviens, madame, répondit l’astronome.Mais si je n’était parti que l’année prochaine, convenezque j’aurais couru le risque d’arriver trop tard !

– En effet, monsieur Black, répliqua Jasper Hobson,et vous avez bien fait de partir un an d’avance. De cettefaçon, vous êtes certain de ne point manquer votreéclipse. Car, je vous l’avoue, notre voyage du fortReliance au cap Bathurst s’est accompli dans desconditions très favorables et très exceptionnelles. Nousn’avons éprouvé que peu de fatigues, etconséquemment, peu de retards. À vous dire vrai, je necomptais pas avoir atteint cette partie du littoral avant lami-août, et si l’éclipse avait dû se produire le 18 juillet1859, c’est-à-dire cette année, vous auriez fort bien pula manquer. Et d’ailleurs, nous ne savons même pas

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