supposait pas que ces travaux pussent être achevésavant la fin du mois de septembre. Or, après septembre,les nuits déjà longues, le mauvais temps, la saisond’hiver, les premières gelées, suspendraient forcémenttoute besogne.
Des dix soldats qui avaient été choisis par lecapitaine Craventy, deux étaient plus spécialementchasseurs, Sabine et Marbre. Les huit autres maniaientla hache avec autant d’adresse que le mousquet. Ilsétaient, comme des marins, propres à tout, sachant toutfaire. Mais en ce moment, ils devaient être utilisésplutôt comme ouvriers que comme soldats, puisqu’ils’agissait de l’érection d’un fort qu’aucun ennemiencore ne songeait à attaquer. Petersen, Belcher, Raë,Garry, Pond, Hope, Kellet, formaient un groupe decharpentiers habiles et zélés, que Mac Nap, un Écossaisde Stirling, fort capable dans la construction desmaisons et même des navires, s’entendait à commander.Les outils ne manquaient pas, haches, besaiguës,égoïnes, herminettes, rabots, scies à bras, masses,marteaux, ciseaux, etc. L’un de ces hommes, Raë, plusspécialement forgeron, pouvait même fabriquer, aumoyen d’une petite forge portative, toutes les chevilles,tenons, boulons, clous, vis et écrous nécessaires aucharpentage. On ne comptait aucun maçon parmi cesouvriers, et de fait, il n’en était pas besoin, puisquetoutes ces maisons des factoreries du nord sont
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