Jasper Hobson voulut savoir ensuite quellesressources offraient le lagon et la mer. Il eut lieu d’êtresatisfait. Les eaux du lagon, très peu profondesd’ailleurs, mais fort poissonneuses, promettaient uneabondante réserve de truites, de brochets et autrespoissons d’eau douce, dont on devait tenir compte. Lapetite rivière donnait asile à des saumons qui enremontaient aisément le cours, et à des famillesfrétillantes de blanches et d’éperlans. La mer, sur celittoral, semblait moins richement peuplée que le lagon.Mais, de temps en temps, on voyait passer au larged’énormes souffleurs, des baleines, des cachalots, quifuyaient sans doute le harpon des pêcheurs de Behring,et il n’était pas impossible qu’un de ces grosmammifères vînt s’échouer sur la côte. C’était à peuprès le seul moyen que les colons du cap Bathursteussent de s’en emparer. Quant à la partie du rivagesituée dans l’ouest, elle était fréquentée, en ce moment,par de nombreuses familles de phoques ; mais JasperHobson recommanda à ses compagnons de ne pointdonner inutilement la chasse à ces animaux. On verraitplus tard s’il ne conviendrait pas d’en tirer parti.
Ce fut le 6 août que les colons du cap Bathurstprirent possession de leur nouvelle demeure.Auparavant, et après discussion publique, ils luidonnèrent un nom de bon augure, qui réunit l’unanimitédes voix.
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