dangereux. Jasper Hobson constata, non sans unecertaine appréhension, que les ours étaient nombreuxsur cette partie du territoire. Il était rare, en effet, qu’unjour se passât sans qu’un couple de ces formidablescarnassiers ne fût signalé. Bien des coups de fusil furentadressés à ces terribles visiteurs. Tantôt, c’était unebande de ces ours bruns qui sont fort communs surtoute la région de la Terre-Maudite, tantôt, une de cesfamilles d’ours polaires d’une taille gigantesque, queles premiers froids amèneraient sans doute en plusgrand nombre aux environs du cap Bathurst. Et, eneffet, dans les récits d’hivernage, on peut observer queles explorateurs ou les baleiniers sont plusieurs fois parjour exposés à la rencontre de ces carnassiers.
Marbre et Sabine aperçurent aussi, à plusieursreprises, des bandes de loups qui, à l’approche deschasseurs, détalaient comme une vague mouvante. Onles entendait « aboyer », surtout quand ils étaient lancéssur les talons d’un renne ou d’un wapiti. C’étaient degrands loups gris, hauts de trois pieds, à longue queue,dont la fourrure devait blanchir aux approches del’hiver. Ce territoire, très peuplé, leur offrait unenourriture facile, et ils y abondaient. Il n’était pas rarede rencontrer, en de certains endroits boisés, des trous àplusieurs entrées, dans lesquels ces animaux se terraientà la façon des renards. À cette époque, bien repus, ilsfuyaient les chasseurs du plus loin qu’ils les
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