tamisaient les rayons du soleil, dont le disque jaunâtre,à cette époque de l’année, disparaissait déjà pendantquelques heures de la nuit.
Cette partie du littoral, dans l’ouest du cap Bathurst,présentait une surface absolument plane, qui s’élevait àpeine de quelques mètres au-dessus du niveau del’océan Polaire. Or cette disposition du sol attiral’attention du lieutenant Hobson, et voici pourquoi.
Les marées sont assez fortes dans les mers arctiques,ou, du moins, elles passent pour telles. Bien desnavigateurs qui les ont observées, Parry, Franklin, lesdeux Ross, Mac Clure, Mac Clintock, ont vu la mer, àl’époque des syzygies, monter de vingt à vingt-cinqpieds au-dessus du niveau moyen. Si cette observationétait juste, – et il n’existait aucune raison de mettre endoute la véracité des observateurs, – le lieutenantHobson devait forcément se demander comment il sefaisait que l’Océan, gonflé sous l’action de la lune,n’envahît pas ce littoral peu élevé au-dessus du niveaude la mer, puisque aucun obstacle, ni dune, niextumescence quelconque du sol, ne s’opposait à lapropagation des eaux ; comment il se faisait que cephénomène des marées n’entraînât pas la submersioncomplète du territoire jusqu’aux limites les plusreculées de l’horizon, et ne provoquât pas la confusiondes eaux du lac et de l’océan Glacial ? Or il était
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