Combien cette partie du territoire différait de cellequi confinait au cap Bathurst !

Au point où les chasseurs s’étaient arrêtés, lelittoral, capricieusement échancré et rongé sur sa lisière,bizarrement convulsionné sur toute son étendue,trahissait de la façon la plus évidente une origineplutonienne, bien distincte, en effet, des formationssédimentaires qui caractérisaient les environs du cap.

Le feu des époques géologiques, et non l’eau, avaitévidemment produit ces terrains. La pierre, quimanquait au cap Bathurst, – particularité, pour le direen passant, non moins inexplicable que l’absence demarées, – reparaissait ici sous forme de blocserratiques, de roches profondément encastrées dans lesol. De tous côtés, sur un sable noirâtre, au milieu delaves vésiculaires, s’éparpillaient des caillouxappartenant à ces silicates alumineux compris sous lenom collectif de feldspath, et dont la présencedémontrait irréfutablement que ce littoral n’était qu’unterrain de cristallisation. À sa surface scintillaientd’innombrables labradorites, galets variés, aux refletsvifs et changeants, bleus, rouges, verts, puis, çà et là,des pierres ponces et des obsidiennes. En arrières’étageaient de hautes falaises, qui s’élevaient de deuxcents pieds au-dessus du niveau de la mer.

Jasper Hobson résolut de gravir ces falaises jusqu’à

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