Aussi, pour tromper les ennuis de la route, leschasseurs causèrent-ils de choses et d’autres. Mrs.Paulina Barnett se mêlait fréquemment à leurconversation, et s’instruisait ainsi en profitant desconnaissances spéciales à ces braves gens. Mais, ensomme, on n’allait pas vite. C’était un lourd fardeaupour les attelages que ces masses charnues, et lestraîneaux glissaient mal. Sur une couche de neige biendurcie, les chiens auraient franchi en moins de deuxheures la distance qui séparait la baie des Morses dufort Espérance.
Plusieurs fois, le lieutenant Hobson dut faire haltepour donner quelques instants de repos à ses chiens, quiétaient à bout de forces.
Ce qui amena le sergent Long à dire :
« Ces morses, dans notre intérêt, auraient bien dûétablir plus près du fort leur campement habituel.
– Ils n’y auraient point trouvé d’emplacementfavorable, répondit le lieutenant en secouant la tête.
– Pourquoi donc, monsieur Hobson ? demanda Mrs.Paulina Barnett, assez surprise de cette réponse.
– Parce que ces amphibies ne fréquentent que lesrivages à pente douce, sur lesquels ils peuvent ramperen sortant de la mer.
– Mais le littoral du cap ?...
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