Compagnie de la baie d’Hudson en particulier au sujetdes territoires de chasses ; mais je crois que, tôt ou tard,les événements modifieront cet état de choses, et quel’Amérique sera américaine depuis le détroit deMagellan jusqu’au pôle Nord.
– Je ne le crois pas, monsieur, répondit sèchementJasper Hobson.
– Quoi qu’il en soit, monsieur, reprit le Canadien, jevous proposerai de laisser de côté la questioninternationale. Quelles que soient les prétentions de laCompagnie, il est bien évident que dans les portions lesplus élevées du continent, et principalement sur lelittoral, le territoire appartient à qui l’occupe. Vous avezfondé une factorerie au cap Bathurst, eh bien, nous nechasserons pas sur vos terres, et, de votre côté, vousrespecterez les nôtres, quand les pelletiers de Saint-Louis auront créé quelque fort, en un autre point, sur leslimites septentrionales de l’Amérique. »
Le front du lieutenant se rida. Jasper Hobson savaitbien que, dans un avenir peu éloigné, la Compagnie dela baie d’Hudson rencontrerait de redoutables rivauxjusqu’au littoral, que ses prétentions à posséder tous lesterritoires du North-Amérique ne seraient pasrespectées, et qu’un échange de coups de fusil se feraitentre les concurrents. Mais il comprit aussi, lui, que cen’était point le moment de discuter une question de
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