consola en lui promettant avant peu de belles nuitsfroides, très propices aux observations astronomiques,des aurores boréales, des halos, des parasélènes etautres phénomènes des contrées polaires, dignes deprovoquer son admiration.

Cependant, la température était supportable. Il nefaisait pas de vent, et c’est le vent surtout qui rend lespiqûres du froid plus aiguës. On continua donc leschasses pendant quelques jours. De nouvelles fourruress’entassèrent dans les magasins de la factorerie, denouvelles provisions alimentaires remplirent ses offices.Les perdrix, les ptarmigans, fuyant vers des régionsplus tempérées, passaient en grand nombre, etfournirent une viande fraîche et saine. Les lièvrespolaires pullulaient, et déjà ils portaient leur robehivernale. Une centaine de ces rongeurs, dont la passéese reconnaissait aisément sur la neige, grossirent bientôtles réserves du fort. Il y eut aussi de grands vols decygnes-siffleurs, l’une des belles espèces de l’Amériquedu Nord. Les chasseurs en tuèrent quelques couples.C’étaient de magnifiques oiseaux, longs de quatre àcinq pieds, blancs de plumage, mais cuivrés à la tête età la partie supérieure du cou. Ils allaient chercher, sousune zone plus hospitalière, les plantes aquatiques et lesinsectes nécessaires à leur alimentation, volant avec unerapidité extrême, car l’air et l’eau sont leurs véritableséléments. D’autres cygnes, dits « cygnes-trompettes »,

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