dont le cri ressemble à un appel de clairon, furentaperçus aussi, émigrant par troupes nombreuses. Ilsétaient blancs comme les siffleurs, ayant à peu près leurtaille, mais noirs de pieds et de bec. Ni Marbre, niSabine ne furent assez heureux pour abattre quelques-uns de ces trompettes, mais ils les saluèrent d’un « aurevoir » très significatif. Ces oiseaux devaient revenir,en effet, avec les premières brises du printemps, et c’estprécisément à cette époque qu’ils se font prendre avecplus de facilité. Leur peau, leur plume, leur duvet lesfont particulièrement rechercher des chasseurs et desIndiens, et, en de certaines années favorables, c’est pardizaines de mille que les factoreries expédient sur lesmarchés de l’ancien continent ces cygnes, qui sevendent une demi-guinée la pièce.

Pendant les excursions, qui ne duraient plus quequelques heures et que le mauvais temps interrompaitsouvent, des bandes de loups furent fréquemmentrencontrées. Il n’était pas nécessaire d’aller loin, car cesanimaux, plus audacieux quand la faim les aiguillonne,se rapprochaient déjà de la factorerie. Ils ont le nez trèsfin, et les émanations de la cuisine les attiraient.Pendant la nuit, on les entendait hurler d’une façonsinistre. Ces carnassiers, peu dangereuxindividuellement, pouvaient le devenir par leur nombre.Aussi, les chasseurs ne s’aventuraient-ils que bienarmés en dehors de l’enceinte du fort.

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