En outre, les ours se montraient plus agressifs. Pasun jour ne se passait sans que plusieurs de ces animauxfussent signalés. La nuit venue, ils s’avançaientjusqu’au pied même de l’enceinte. Quelques-uns furentblessés à coups de fusil et s’éloignèrent, tachant laneige de leur sang. Mais, à la date du 10 octobre, aucunn’avait encore abandonné sa chaude et précieusefourrure aux mains des chasseurs. Du reste, JasperHobson ne permettait point à ses hommes d’attaquerces formidables bêtes. Avec elles, il valait mieux restersur la défensive, et peut-être le moment approchait-iloù, poussés par la faim, ces carnivores tenteraientquelque attaque contre le fort Espérance. On verraitalors à se défendre et à s’approvisionner tout à la fois.

Pendant quelques jours, le temps demeura sec etfroid. La neige présentait une surface dure, trèsfavorable à la marche. Aussi fit-on quelques excursionssur le littoral et au sud du fort. Le lieutenant Hobsondésirait savoir si, les agents des pelletiers de Saint-Louis ayant quitté le territoire, on retrouverait auxenvirons quelques traces de leur passage, mais lesrecherches furent vaines. Il était supposable que lesAméricains avaient dû redescendre vers quelqueétablissement plus méridional, afin d’y passer les moisd’hiver.

Ces quelques beaux jours ne durèrent pas, et,

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