XVIII
La nuit polaire
Cette longue nuit débuta par une violente tempête.Le froid était peut-être un peu moins vif, maisl’humidité de l’atmosphère fut extrême. Malgré toutesles précautions prises, cette humidité pénétrait dans lamaison, et, chaque matin, les condensateurs que l’onvidait renfermaient plusieurs livres de glace.
Au-dehors, les drifts passaient en tourbillonnantcomme des trombes. La neige ne tombait plusverticalement, mais presque horizontalement. JasperHobson dut interdire d’ouvrir la porte, car il seproduisait un tel envahissement, que le couloir eût étécomblé en un instant. Les hiverneurs n’étaient plus quedes prisonniers.
Les volets des fenêtres avaient été hermétiquementrabattus. Les lampes étaient donc continuellementallumées pendant les heures de cette longue nuit quel’on ne consacrait pas au sommeil.
Mais si l’obscurité régnait au-dehors, le bruit de la
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