grands yeux.
« On doit vraisemblablement supposer que desEsquimaux ont toujours faim, dit Jasper Hobson. Jepense donc qu’un morceau de venaison ne déplaira pasà nos hôtes. »
Sur l’ordre du lieutenant Hobson, le caporal Joliffeapporta quelques morceaux de renne, sur lesquels cespauvres gens se jetèrent avec une sorte d’aviditébestiale. Seule, la jeune Esquimaude qui s’étaitexprimée en anglais montra une certaine réserve,regardant, sans les quitter des yeux, Mrs. PaulinaBarnett et les autres femmes de la factorerie. Puis,apercevant le petit baby que Mrs. Mac Nap tenait surses bras, elle se leva, courut à lui et, lui parlant d’unevoix douce, se mit à le caresser le plus gentiment dumonde.
Cette jeune indigène semblait être, sinon supérieure,du moins plus civilisée que les autres, et cela parutsurtout quand, ayant été prise d’un léger accès de toux,elle mit sa main devant sa bouche, d’après les règles lesplus élémentaires de la civilité.
Ce détail n’échappa à personne. Mrs. PaulinaBarnett, causant avec l’Esquimaude et employant lesmots anglais les plus usités, apprit en quelques phrasesque cette jeune indigène avait servi pendant un an chezle gouverneur danois d’Uppernawik, dont la femme
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