de mots longtemps cherchés de part et d’autre. Quand lavoyageuse faisait la lecture à voix haute, Kalumahl’écoutait avec une extrême attention, bien qu’elle ne lacomprît certainement point.
Kalumah chantait aussi, d’une voix assez douce, deschansons d’un rythme singulier, chansons froides,glaciales, mélancoliques et d’une coupe étrange. Mrs.Paulina Barnett eut la patience de traduire une de ces« sagas » groenlandaises, curieux échantillon de lapoésie hyperboréenne, auquel un air triste, entrecoupéde pauses, procédant par intervalles bizarres, prêtait uneindéfinissable couleur. Voici, d’ailleurs, un spécimende cette poésie, copié sur l’album même de lavoyageuse.
Chanson groenlandaise
Le ciel est noir,
Et le soleil se traîne
À peine !
De désespoir
Ma pauvre âme incertaine
Est pleine !
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