icefield, aucune vapeur ne se dégageait. On pouvaitdonc craindre que le froid ne fût pas près de cesser !Mais alors, quel parti prendre ? Devait-on renouveler latentative de retourner au bûcher, tentative que l’éveildonné aux ours rendait plus périlleuse encore ? Était-ilpossible de combattre ces animaux en plein air ? Non.C’eût été un acte de folie, qui aurait eu pourconséquence la perte de tous.
Toutefois, la température des chambres étaitredevenue plus supportable. Ce matin-là, Mrs. Joliffeservit un déjeuner composé de viandes chaudes et dethé. Les grogs brûlants ne furent pas épargnés, et lebrave sergent Long put en prendre sa part. Ce feubienfaisant des poêles, qui relevait la température,ranimait en même temps le moral de ces pauvres gens.Ils n’attendaient plus que les ordres de Jasper Hobsonpour attaquer les ours. Mais le lieutenant, ne trouvantpas la partie égale, ne voulut pas risquer son monde. Lajournée semblait donc devoir s’écouler sans incident,quand, vers trois heures après midi, un grand bruit se fitentendre dans les combles de la maison.
« Les voilà ! » s’écrièrent deux ou trois soldats,s’armant à la hâte de haches et de pistolets.
Il était évident que les ours, après avoir arraché undes chevrons de la toiture, avaient forcé l’entrée dugrenier.
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